De son propre aveu, il a un sacré problème avec la bouteille. Récemment, il a fait vivre des moments de paniques aux automobilistes qui ont croisé sa route. L’histoire.
Des automobilistes paniqués. Un week-end de fin novembre, peu avant 17 heures, les gendarmes de Portet-sur-Garonne, près de Toulouse, reçoivent plusieurs appels de détresse. Des usagers viennent d’être percutés par un même conducteur manifestement hors de contrôle.
Arrivés sur les lieux du dernier accident répertorié, les enquêteurs remarquent des traces inhabituelles sur la chaussée. En les suivant, ils découvrent un véhicule accidenté sur un parking et quelques mètres plus loin, assis au sol, le visage en sang, le prévenu totalement ivre, en pleurs, incapable de dire quoi que ce soit.
Deux bouteilles de rosé ?
Son périple a pourtant été en partie filmé par la dashcam de l’une des victimes. Les images montrent le conducteur prenant tous les risques : il enquille un rond-point à l’envers, roule à contresens et à une allure folle. Un comportement dangereux pour les autres usagers.
“Je ne me souviens de rien”, indique le prévenu interrogé par le tribunal devant lequel il est jugé en comparution immédiate, à Toulouse. “Un peu facile”, rétorque la présidente Gonca Mura. “Je me souviens avoir bu deux bouteilles de rosé. J’ai repris mes esprits le lendemain en garde à vue. Mais je ne conteste pas les faits”.
“J’ai replongé à la mort de ma mère”
Sept mentions au casier, des infractions pour beaucoup liées à l’alcool. “Dix ans après les mêmes faits, il n’a pas tiré les leçons”, s’agace le procureur. Tandis que Me Océane Chotel, avocate de l’une des victimes, réclame 1 700 € de dommages et intérêts, le magistrat requiert deux ans de prison ferme.
En défense, Me Guillaume Leguevaques ne ménage pas sa peine. Il décrit la mécanique du passage à l’acte. “Le décès de sa mère l’a fait replonger dans ses vieux démons qu’il avait pourtant vaincus depuis plus de cinq ans”. Des soins lui semblent appropriés. “Mais à Seysses…”.
Le tribunal a condamné le prévenu à 30 mois de prison, dont 15 ferme. Le reliquat est assorti d’un sursis probatoire, comprenant des obligations de soins, de travail et d’indemnisation de la partie civile.

