Tous les présidents de groupes de l’Assemblée nationale se sont exprimés à l’hémicycle, donnant leur avis quant à la confiance demandée par le président
Comme le prévoit la Constitution, tous les groupes parlementaires ont pu s’exprimer sur la question de confiance posée par le Premier ministre ce lundi 8 septembre.
Boris Vallaud (Parti socialiste)
“Emmanuel Macron n’a cessé d’abîmer le pays, d’appauvrir les pauvres, d’enrichir les riches, de tourner le dos à l’avenir qui n’est plus que la somme de ses petites lâchetés, de ses grands renoncements”, a déclaré le président du groupe socialiste à l’Assemblée. Ce dernier a ensuite redit que le PS ne voterait pas la confiance, appelant le président à nommer la gauche au pouvoir. “En votant aujourd’hui contre la confiance, les socialistes prennent la responsabilité d’affirmer qu’ils sont prêts, avec la gauche et les écologistes, à gouverner […] qu’il vienne nous chercher, nous sommes prêts”
Il y a un cri qui monte dans le pays et qu’il faut entendre. Il est encore celui de l’espoir, ne le décevons pas.
Il est désormais temps au Président de la République de faire son devoir et de nommer la gauche.
Nous sommes prêts : qu’il vienne nous chercher ! pic.twitter.com/F4s0Wa5LNG
— Boris VALLAUD (@BorisVallaud) September 8, 2025
Laurent Wauquiez (Les Républicains)
Le président LR a commencé par évoquer “sa tristesse”, s’inquiétant que la France soit sur “la voie de l’instabilité” (un “poison économique” pour lui.) Laurent Wauquiez regrette un budget proposant “des augmentations d’impôts déguisées” et la suppression de deux jours fériés, au détriment de “la France qui travaille”. Le chef de file n’a pas donné de consigne de vote pour son groupe, expliquant au Premier ministre que “si vous aviez écouté la France qui travaille, vous auriez le soutien plein des députés LR”. Certains élus de son groupe voteront contre la confiance et d’autres vont s’abstenir.
Si nous sommes ici, c’est parce que nous aimons la République, nous aimons la France, et nous ne pouvons que ressentir de la tristesse face à ce qu’est en train de devenir la politique française. #DirectAN pic.twitter.com/YEIqJkLfQH
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) September 8, 2025
Cyrielle Chatelain (Écologiste et social)
“Votre départ est un soulagement. Il serait presque une satisfaction, s’il n’était pas accompagné par l’inquiétude de la suite”, a-t-elle expliqué à la tribune. “La logique voudrait qu’après la fin précoce du gouvernement Attal, la censure de Michel Barnier et l’échec de votre gouvernement, enfin, les choses changent” et qu’Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche, lance encore Cyrielle Chatelain.
Comme elle, la secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier, a parlé d’un “final sans panache”. Le groupe ne votera pas la confiance.
Marc Fesneau (Les Démocrates)
“Nous pouvons faire ensemble le choix d’affronter la réalité des chiffres pour reprendre le contrôle”, lance le président du groupe, ancien ministre et proche de François Bayrou. Il appelle à une union politique sur le budget. “Personne ne peut, à lui seul, assurer la stabilité et imposer ses vues. […] Si chacun accepte la part de renoncement nécessaire […], alors nous réussirons.” Ce dernier a, par ailleurs, rappelé que “la dette, c’est le combat de la vie de François Bayrou”, en appelant notamment à “ne pas la combler avec encore plus d’impôts”. Les Démocrates accorderont leur confiance au gouvernement.
Paul Christophe (Horizons et indépendants)
Le président du groupe a annoncé que ses députés voteront la confiance pour le gouvernement. Paul Christophe, ancien ministre des Solidarités sous le gouvernement de Michel Barnier a appelé à “ne pas chercher un budget miracle qui n’existe pas” pour ne pas “aggraver une situation catastrophique”.
Laurent Panifous (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires)
Le président du groupe Liot a assuré que “la confiance ne se demande pas, elle se gagne” et appelé les parlementaires à se réunir et à “trouver le chemin du compromis”. Le groupe est “prêt à y prendre part”, a-t-il annoncé. Liot ne donnera pas sa confiance au gouvernement.
Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine)
Votre décision n’est qu’un péché d’orgueil” et “votre budget est un condensé de mépris de classe”, a dénoncé le président du groupe de gauche. Sans surprise, il a annoncé à François Bayrou qu’il n’aurait pas leur confiance. “Vous serez le quatrième en trois ans à tomber, pour épargner le principal responsable de nos malheurs”, a lancé Stéphane Peu, pointant du doigt Emmanuel Macron. Ce dernier a également reproché au gouvernement “d’utiliser la dette pour effrayer les Français”.
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Eric Ciotti (Union des droites pour la République)
Pour lui, le vote de ce 8 septembre s’apparente à la “validation d’une lettre de démission”, d’un “pompier pyromane”. À la question posée par François Bayrou, la réponse de l’UDR est claire : “la dissolution ou la démission” car selon Eric Ciotti, “les Français veulent la rupture et non un sursis”. Le groupe ne votera pas la confiance mais “prépare l’alternance avec le RN”.
Marine Le Pen (Rassemblement national)
La présidente du groupe RN a dénoncé les “roucoulades d’aspirants ministres” et les tractations de ces derniers jours. “Nous vivons l’effondrement d’un système”, estime Marine Le Pen. “Dirigeants de gauche comme de droite, vous êtes coupables”, a-t-elle lancé. Pour elle, “la dissolution n’est pas une option mais une obligation” pour Emmanuel Macron.
Gabriel Attal (Ensemble pour la République)
L’ancien Premier ministre a mis en garde les députés : “Faire tomber un gouvernement, c’est un coup politique qui a un coût pour la France”, ajoutant que “faire chuter le gouvernement, c’est prendre plus de retard encore” face à l’échéance du 31 décembre, date à laquelle la France devra se doter d’un budget selon lui. Gabriel Attal a toutefois reconnu que “tout travail mérite salaire”, ouvrant la voie à une discussion sur la suppression des deux jours fériés souhaitée par le gouvernement. Le groupe votera la confiance.
EN DIRECT | La France a besoin de stabilité et d’un budget. J’exprime, au nom des députés de mon groupe, notre position. u2935ufe0f https://t.co/RzEGrx122M
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) September 8, 2025
Mathilde Panot (La France insoumise)
“Après ‘le budget ou l’arrêt de la carte vitale’, c’est ‘l’austerité ou la mise sous tutelle du FMI’, le macronisme ne gouverne que par la peur”, a dénoncé la députée LFI à l’hémicycle. Son groupe “ne partage pas le diagnostic du gouvernement et encore moins son remède”, c’est pourquoi il ne votera pas la confiance. La présidente a reproché au gouvernement d’avoir ” appauvri l’État” et “déstabilisé les services publics” et mis en garde “tous ceux qui tenteront de sauver le soldat Macron tomberont avec lui”. Actant, deux jours avant le 10 septembre, journée de blocage du pays soutenu par LFI, “une première victoire”, Mathilde Panot a lancé : “Partez aujourd’hui Monsieur Bayrou, Emmanuel Macron vous suit de près”.
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Philippe Bonnecarrère (non inscrit)
Dernier à prendre la parole, le député du Tarn, Philippe Bonnecarrère a représenté les non-inscrits. Il a appelé à une autre voie, celle de ne pas choisir.