À l’approche du 10 septembre, la Ligue contre la violence routière alerte sur les risques d’une mobilisation visant les radars. Elle rappelle que leur neutralisation entraîne une hausse des accidents mortels, notamment en milieu rural.
À l’approche du 10 septembre, la tension monte autour de possibles actions contre les radars. Après le bâchage de deux radars près de Cahors en août par la Coordination Rurale du Lot, la Ligue contre la violence routière redoute mercredi une vague d’actions coordonnées visant les dispositifs de contrôle de vitesse.
“Nous savons désormais que la neutralisation des radars a un impact direct sur la sécurité routière”, avertit Pierre Lagache, vice-président lotois de la Ligue. L’association rappelle qu’entre 2018 et début 2019, lors du mouvement des “gilets jaunes”, près de 60 % des radars avaient été vandalisés, selon la Délégation à la sécurité routière, entraînant une hausse marquée des accidents et de la mortalité routière. Sur novembre et décembre 2018, 60 morts ont été estimés liés à la dégradation des radars.
“On met en danger les populations”
Dans le Lot, territoire particulièrement exposé au risque routier en raison de vitesses plus élevées qu’en zone urbaine, l’inquiétude est vive. “Quand on s’attaque aux radars, on met en danger les populations. Même si l’intention n’est pas de nuire, le résultat est le même : plus de morts et de blessés”, insiste le vice-président.
Les études parlent d’eux-mêmes : depuis vingt ans, le contrôle automatisé des vitesses a permis de sauver 51 000 vies et d’éviter 285 000 blessés graves. Pour l’association, toute nouvelle campagne de neutralisation aurait donc des conséquences dramatiques.
Alors que certains voient dans le bâchage des radars une action symbolique de contestation, la Ligue appelle à la responsabilité. “Toucher aux radars le 10 septembre prochain, ce serait être complice de beaucoup trop de morts en plus”, prévient-elle, en s’adressant directement aux potentiels manifestants.
À deux jours de la date annoncée, l’appel des victimes de la route reste clair : laisser les radars sauver des vies. Un appel qui pourrait bien rester lettre morte, faute d’organisateurs prêts à assumer la responsabilité d’éventuelles dégradations…