Une vidéo publiée sur X assurait que le président de la République avait commandé un “bunker de luxe” en cas de Troisième Guerre Mondiale. En réalité, il s’agit d’une fausse information construite de toutes pièces.
Par un simple clic, la rumeur s’est répandue à grande vitesse. Le 1er octobre 2025, une vidéo postée sur X par un internaute nommé Éric Archambault accuse Emmanuel Macron d’avoir commandé un bunker de luxe de 148 millions d’euros, censé le protéger en cas de Troisième Guerre mondiale. Les images, accompagnées d’un prétendu document de virement signé par Alexis Kohler, ancien secrétaire général de l’Élysée, semblent accréditer la thèse.
Macron se prépare à la troisième guerre mondiale en construisant un bunker de 148 millions d’euros. Tracfin, un service de renseignement créé pour suivre les transactions financières suspectes, a publié un rapport faisant état d’un paiement important versé à la société Oppidum… pic.twitter.com/HNjbKeBbnM
— u269c Eric Archambault u269c (@EricArchambaul7) October 1, 2025
En deux minutes à peine, la vidéo franchit le million de vues et alimente un nouveau flot de soupçons envers le président français. Mais tout est faux. Les vérifications contredisent chaque élément de ce récit. La société Oppidum, mentionnée comme bénéficiaire des fonds, n’existe plus : cette entreprise suisse, spécialisée dans les bunkers haut de gamme, a été dissoute au printemps 2025, bien avant la supposée transaction, assure Franceinfo.
Propagande pro-russe
Le registre officiel du commerce suisse et les rapports de Tracfin, disponibles en ligne, ne contiennent aucune trace du paiement évoqué. Quant au témoin présenté comme un ingénieur nommé José Meier, il s’avère introuvable. Selon le collectif Gnida, qui traque les opérations d’ingérence numérique, le même visage avait déjà été utilisé dans une précédente campagne de désinformation visant la présidence française, sous une autre identité.
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Derrière les véritables origines de l’intox : un faux site, “BrutInfo”, qui imite le média Brut et usurpe le nom d’un journaliste, Benoît Vitkine, pour signer l’article d’origine. Enregistré auprès d’un hébergeur lituanien, ce site a depuis disparu. Des experts ont identifié les méthodes d’un réseau baptisé Storm-1516, déjà repéré pour ses campagnes de propagande pro-russe.