November 4, 2025

Enlèvement d’un enfant de 5 ans à Toulouse : ce que l’on sait de l’interpellation du père en Espagne alors qu’il s’apprêtait à embarquer

l’essentiel
Un père franco-algérien de 40 ans a été interpellé lundi 3 novembre au port de Valence, en Espagne, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’Algérie avec son fils de 5 ans, enlevé deux jours plus tôt à Toulouse.

La visite d’un père de famille à son enfant dont il n’avait pas la garde s’est soldée par un enlèvement, samedi dernier, à Toulouse. Avant que celui-ci ne soit rattrapé avec son fils au port de Valence ce lundi, alors qu’il allait embarquer pour l’Algérie.

Une visite qui tourne court

Samedi dernier, un garçon de cinq ans voit son père dans une structure spécialisée dans le cadre de son droit de visite médiatisé. Ce droit avait été fixé par une décision du juge aux affaires familiales de Toulouse, rendue le 7 avril 2025, attribuant la résidence de l’enfant à sa mère tout en maintenant l’autorité parentale partagée.

Ce jour-là, dans ce point rencontre de la ville, profitant d’un moment d’inattention des encadrants, le père quitte le lieu par le jardin attenant, après avoir demandé à jouer dehors avec son fils. La mère, alertée, dépose immédiatement plainte, déclenchant d’importants moyens de recherche dans la région toulousaine.

D’importants moyens déployés et un mandat d’arrêt

Rapidement, les enquêteurs de la Direction interrégionale de la police nationale (DIPN 31) ont suspecté un départ vers l’Algérie. Les premières investigations ont en effet révélé que le père avait franchi la frontière espagnole à Ur, dans les Pyrénées-Orientales, vers 13 heures le jour même. Face à cette situation d’urgence, le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire pour soustraction d’enfant avec rétention hors de France, une circonstance aggravante, et a sollicité la délivrance d’un mandat d’arrêt européen. Ce mandat a été pris en urgence samedi soir et diffusé dans la nuit au sein de l’espace Schengen, avec le concours du Bureau de l’entraide pénale et internationale et du magistrat de liaison français en Espagne.

Interception au port de Valence, en Espagne

Grâce à cette coordination, le père a été interpellé ce lundi 3 novembre à 11 h 30 par la police nationale espagnole, au port de Valence, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Mostaganem, en Algérie. Selon le parquet, cette arrestation a été réalisée par une unité spécialisée dans les violences familiales et conjugales. “Les Espagnols ont un fort attachement à la famille. Ils ont été très attentifs et super réactifs sur ce dossier”, note une source policière.

Quand ce père extradé vers la France ?

L’homme, de nationalité franco-algérienne et âgé de 40 ans, est actuellement entendu par les autorités espagnoles dans le cadre de l’exécution du mandat d’arrêt européen. Il devrait être remis aux autorités françaises dans les prochaines semaines. Il fera face à un juge d’instruction. “Les autorités espagnoles peuvent ouvrir une enquête. Cet homme pourrait être condamné là-bas. Le cas le plus probable, c’est qu’un juge lui signifie le mandat d’arrêt et le place en détention. S’il accepte son retour en France, le père pourrait revenir dans les prochaines semaines, s’il refuse, cela mettre plusieurs mois”, glisse une source proche du dossier. Il encourt une peine maximale de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

Le fils sera de retour prochainement à Toulouse

L’enfant a pu être retrouvé sain et sauf. Il sera rapidement remis à sa mère, informée de la découverte. Selon nos informations, il sera de retour dans la Ville rose en milieu de semaine.

Pourquoi l’alerte enlèvement n’a pas été déclenchée

La question s’est posée avec insistance dans les heures qui ont suivi le dépôt de plainte. Les forces de l’ordre craignaient pour la sécurité de l’enfant. La mère a indiqué que le ravisseur a déjà été violent avec elle et son fils par le passé. Après vérification, les services de police ont constaté que les plaintes avaient été classées sans suite. L’alerte enlèvement n’a donc pas été déclenchée.

“Coopération exemplaire”

Le parquet de Toulouse a salué la “parfaite réactivité” des services de la DIPN 31, ainsi que “la coopération exemplaire” entre les autorités françaises et espagnoles. Cette affaire souligne, selon le procureur, “le haut niveau de coopération judiciaire et policière entre les deux pays”, souvent décisif dans les situations d’enlèvements parentaux à l’étranger.

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