25 tonnes d’aide humanitaire ont été parachutées depuis le ciel de Gaza pour venir en aide à la population affamée. Une bonne initiative, en théorie, mais que les ONG qualifient de “mascarade”.
Une “pause tactique” de 10 heures pour faire parvenir 25 tonnes d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Dimanche 27 juillet, 120 camions, dont certains étaient bloqués depuis des mois, ont pénétré dans le territoire pour acheminer des vivres. Des largages de denrées par voie aérienne ont également été autorisés.
Mais faut-il vraiment se réjouir de cette méthode ? Amande Bazerolle, coordinatrice d’urgence pour Médecins sans Frontières à Gaza est catégorique. “C’est dangereux, ça n’est pas organisé et ça n’arrive pas aux populations qui en ont le plus besoin”, explique-t-elle à TV5Monde.
#Gaza : « Le recours aux largages aériens pour acheminer l’aide humanitaire est une initiative qui relève du cynisme. Les routes sont là, les camions sont là, la nourriture et les médicaments sont là, tout est prêt pour acheminer l’aide à Gaza, à quelques kms seulement. 1/4
— MSF France (@MSF_france) July 28, 2025
Des largages sous l’autorisation des autorités israéliennes
Elle pointe notamment du doigt le fait que ce sont les autorités israéliennes qui permettent d’orchestrer l’acheminement de l’aide humanitaire par voie aérienne. Or, de nombreuses ONG et associations qui ont la capacité de subvenir aux besoins de la population gazaouie sont privées d’accès sur ce territoire depuis des mois.
Il est aussi impossible de prédire quand un nouveau largage d’aide humanitaire va être autorisé par les autorités, alors que la solution est de “fournir une aide continue”. Aymeric Elluin, chargé de plaidoyer Armes et conflits pour Amnesty International France, est du même avis : “On vous autorise à vous nourrir pendant quelques heures puis la nuit, on reprend les bombardements”, rapporte 20Minutes.
L’équivalent d’un camion
Les 25 tonnes qui ont été larguées par avion représentent l’équivalent d’un camion, soit une quantité largement insuffisante pour stopper la famine qui menace les plus de 2 millions de Gazaouis. Avant le début de la guerre entre Israël et le Hamas, entre 500 et 600 camions ravitaillaient chaque jour le territoire de nourriture, de médicaments et de produits d’hygiène rappelle Jean-François Corty, président de Médecins du Monde.
D’autant plus que l’enjeu qui se pose pour les ONG, désormais, est d’accompagner médicalement les enfants qui souffrent de malnutrition et de famine. Or, le largage ponctuel et imprévisible d’aide humanitaire ne permet pas de les prendre correctement en charge.