Ce jeudi 4 septembre, une centaine d’acteurs du secteur des déchets et d’élus locaux s’étaient réunis pour l’inauguration en grande pompe de l’usine de traitement des biodéchets de Saint-Lys. Bien qu’en fonctionnement depuis début juin, ce projet interroge toujours certains riverains et membres de l’opposition.
“Déconditionnement” et “hygiénisation” ont été les mots phares de cette soirée d’inauguration en grande pompe de l’usine de traitement des biodéchets de Saint-Lys organisée ce jeudi 4 septembre. Des termes aux apparences barbares utilisés par Olivier Guy, président de Sud-Waste, et Arnaud Bossis, Directeur Général de CVE Biogaz lors de leur présentation du site, déjà en fonctionnement depuis début juin. Pourtant, ils traduisent un principe simple. Concrètement, cela consiste à séparer les déchets alimentaires de leur emballage. Ces matières organiques sont ensuite brûlées à 70 degrés pour en éliminer les bactéries. Enfin, ils sont renvoyés vers une usine de méthanisation, afin d’en faire du biogaz et de l’engrais.

“Nos déchets proviennent principalement d’entreprises de collecte de la région, comme Paprec, Suez ou Veolia”, explique Olivier Guy. Par “région”, le président de Sud-Waste veut parler d’une zone “idéalement située à moins de 100 km de Toulouse, afin d’éviter d’avoir un impact carbone trop fort.”
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Cette installation s’inscrit dans un contexte national de prise en compte de la problématique des déchets alimentaires. Depuis janvier 2024, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) impose de trier et de valoriser les biodéchets des commerces et des particuliers.
Une loi mise en place pour lutter contre une situation accablante. À ce jour, les biodéchets représentent encore un tiers des ordures non triées en France selon le ministère de la Transition Écologique. Le site ambitionne de traiter 18 000 tonnes de biodéchets par an pour un projet qui aura coûté 2,8 millions d’euros, dont 878 000 euros de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie).
Un projet qui questionne
L’usine se trouve au cœur d’une zone industrielle accolée à plusieurs habitations individuelles ou collectives. Malgré cette proximité, Olivier Guy assure que “les habitants se sont rendu compte qu’il n’y a aucun risque. Au début, ils pensaient qu’on créait un incinérateur, alors il a fallu montrer ce qui se passait vraiment sur place. Il y a toujours des gens qui ne sont jamais contents. Mais globalement, beaucoup sont satisfaits.”

Pourtant, le projet ne semble pas vraiment faire l’unanimité sur la commune. Une pétition, assortie d’un dossier à charge, a notamment été publiée par Jean-Pierre Michas, ancien conseiller municipal de la commune et membre de l’opposition, sur le site lesaintlysien.com. Il y demande de “durcir les contrôles et obligations de l’usine”, au vu de la proximité avec les habitants et les centres médicaux. Les riverains avaient d’ailleurs la possibilité d’afficher leur position sur le projet jusqu’au 5 septembre. Un avis au public qui a peu de chances d’aboutir, car le maire dit soutenir et pousser l’implantation durable de l’usine.