Les cyclistes de la formation de l’État hébreu disputent en ce moment le Tour d’Espagne. Régulièrement, y compris sur les grands tours, des incidents éclatent autour de l’équipe.
La Vuelta 2025, déjà marquée par des manifestations pro-palestiniennes, bascule dans un conflit interne inédit. Le coureur Matteo Jorgenson, membre de l’équipe Visma Lease a Bike de Jonas Vingegaard, aurait exprimé dans un groupe privé de coureurs son souhait que l’équipe Israël-Premier Tech quitte la course, une position qui a provoqué l’indignation du directeur sportif de la formation israélienne, Daryl Impey.
“On peut dire ce qu’on veut, mais nous irons jusqu’à Madrid. Nous essayons de rester concentrés sur ce que nous sommes : une équipe cycliste”, a déclaré Impey, ancien maillot jaune du Tour de France, au média FloBikes.
Il a reconnu que le soutien au sein du peloton était partagé : certains coureurs appuient Israël-Premier Tech, d’autres non. “Dans le groupe WhatsApp de la CPA (Cyclistes Professionnels Associés, une association de coureurs, NDLR), c’est Matteo Jorgenson le plus prolixe. Peut-être devriez-vous lui demander ce qu’il en pense. Nous sommes une équipe sportive et nous ne faisons pas de politique, mais pour lui, cela semble être devenu le cas.”
Le ton est rapidement monté entre les deux hommes. Impey a ironisé sur la situation : “Il dit aux autres coureurs que nous devrions partir. Peut-être est-il le roi de la Vuelta ?” Une pique destinée à souligner, avec un certain sarcasme, la pression exercée par Jorgenson sur ses coéquipiers.
Face à ces accusations, Jorgenson s’est défendu en estimant “inapproprié” de rendre public des messages échangés dans un groupe privé : “Cela montre clairement ma position, mais il n’était pas pertinent de publier ces conversations dans les médias. Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire.” Le coureur a également rappelé que, malgré son avis, la décision finale revenait aux instances dirigeantes de la course et que les cyclistes devaient composer avec la situation.
La tension n’est pas purement interne : la polémique s’inscrit dans un contexte plus large. La 11e étape de la Vuelta, autour de Bilbao, a été annulée en raison de manifestations pro-palestiniennes, et les organisateurs ont déjà dû envisager des mesures pour garantir la sécurité des coureurs et des spectateurs. Les étapes suivantes, notamment le légendaire Angliru (ce vendredi) et le sommet de La Farrapona (samedi), seront scrutées autant pour le classement général que pour les possibles répercussions de ce conflit politique et sportif.
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