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Le Nouvel Obs avec AFP
Des Palestiniens portent le corps d’un journaliste tué dans une attaque israélienne sur l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 août 2025. ABED RAHIM KHATIB/DPA/SIPA
Bandeau noir en une du journal, message en page d’accueil du site internet ou éditoriaux : plus de 250 médias dans 70 pays participent ce lundi 1er septembre à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués dans la bande de Gaza, à l’appel de Reporters sans Frontières (RSF) et de l’ONG Avaaz.
« Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer » : tel est le message affiché sur fond noir en une notamment des quotidiens « l’Humanité » en France, « Publico » au Portugal ou « la Libre » en Belgique. Le média en ligne Mediapart et le site du journal « la Croix » proposent un article présentant cette opération.
RSF a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas.
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La campagne de lundi, à laquelle participent aussi « l’Orient-le Jour » (Liban), The Intercept (média d’investigation américain) ou « Die Tageszeitung » (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Des conditions délétères pour la presse
« Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale dans l’enclave palestinienne », explique RSF dans un communiqué.
L’organisation de défense de la presse indique avoir déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza au cours des 22 derniers mois.
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Depuis le début de la guerre, la presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.
Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.
Plus de 63 000 morts à Gaza depuis le 7-Octobre
L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1 219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse reposant sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent désormais retenues dans la bande de Gaza dont une vingtaine présumées vivantes.
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