Une pétition a été lancée le lundi 25 août pour demander le report de la création du Syndicat des Montagnes de l’Ariège qui va fusionner les trois structures qui géraient jusqu’à présent les huit stations de ski du département. Un report après les élections municipales de 2026, alors que le nouveau syndicat doit naître le 10 septembre.
Le titre de la pétition mise en ligne le lundi 25 août sur le site change.org est sans ambages : “Ax-les-Thermes : STOP à l’adhésion forcée au SMA sans consultation citoyenne !” Sa cible ? Le Syndicat des Montagnes de l’Ariège (SMA) qui verra officiellement le jour le 10 septembre prochain, réunissant dans une seule structure les trois syndicats qui gèrent actuellement les huit stations de sport d’hiver ariégeoises.
À lire aussi :
Un syndicat unique et 84 M€ pour la montagne ariégeoise
Vieux de plusieurs années, le projet a vraiment été lancé il y a plus d’un an et demi afin d’assurer l’avenir de ces stations, menacées par le changement climatique et qui nécessitent de lourds investissements. Il doit désormais être validé le mercredi 3 septembre par la commune d’Ax-les-Thermes, la seule des cinq collectivités impliquées à n’avoir pas encore voté son adhésion au nouveau syndicat.
“Les Axéens amèneront plus que les autres sur la table”
Mais pour Stéphane Andrieux, l’auteur de la pétition, le compte n’y est pas. “Je ne suis pas contre la création d’un syndicat, mais pas à n’importe quelles conditions et avec des garanties, sachant qu’Ax 3 Domaines est la plus grosse station et qu’elle génère des revenus, lance-t-il. Le problème, c’est que la logique n’est pas si égalitaire que ça, les Axéens amèneront plus que les autres sur la table.”
Celui qui est aussi le directeur de l’usine d’Eau Neuve de Mérens-les-Vals pose quelques questions : “La présidence, par exemple, sera tenue par le conseil départemental ; pourquoi la commune d’Ax ne pourrait-elle pas être présidente ? On parle de mutualisation mais si une station est déficitaire, comment ça va se passer ?” Et de pointer une contribution annuelle de plus de 300 000 euros par an pour la commune, un plan d’investissement toujours pas présenté, la difficulté à sortir du syndicat et une perte d’autonomie de la ville dans la gestion de sa stratégie touristique.
“Pour moi, la négociation n’est pas aboutie”
“Pour moi, la négociation n’est pas aboutie et il y a moyen de mieux sécuriser les Axéens, tant au niveau de l’exploitation que des investissements”, en conclut Stéphane Andrieux, qui exige dans sa pétition, outre le report de l’adhésion, un référendum local, un débat citoyen et la présentation détaillée du plan d’investissement du SMA sur 15 ans.
À moins de 15 jours de la naissance du syndicat, une semaine avant le vote du conseil municipal et avec moins de 200 signatures au compteur, ses chances d’obtenir gain de cause semblent pour le moins réduites. “C’est juste et c’est couru d’avance, admet Stéphane Andrieux. Mais c’est la démocratie, on verra bien si on est entendus.”
Municipales : “J’y réfléchis, mais pour l’instant je ne suis pas candidat”
La demande de reporter l’adhésion d’Ax-les-Thermes au SMA après les élections municipales de 2026 a néanmoins de quoi interroger, ne serait-ce qu’en raison des possibles changements d’équipe à la tête des collectivités concernées. “On est à six mois des élections et le sujet aura un impact direct sur la campagne”, accorde Stéphane Andrieux.
Car l’homme ne s’en cache pas, l’échéance électorale n’est pas tout à fait absente de son esprit. “J’y réfléchis, mais pour l’instant je ne suis pas candidat, répond-il. Je suis en train de monter une équipe, mais je n’ai encore rien décidé.” Non sans tenir à préciser : “Ce n’est pas parce que je suis candidat que j’ai lancé cette pétition. Je suis citoyen d’Ax-les-Thermes et c’est en tant que citoyen que je m’inquiète de l’avenir de ma commune. Et si je me présente, ce sera sur une liste citoyenne et apolitique.”
“Eux rentrent en campagne, nous on travaille”
Reste que Dominique Fourcade, le maire sortant, a déjà fait savoir qu’il ne briguerait pas sa propre succession, laissant la tête de liste à son premier adjoint Alain Pibouleau… Dont il deviendrait le premier adjoint en cas de victoire. “Eux rentrent en campagne, nous on travaille, réagit donc le Dominique Fourcade. On est sur le sujet depuis 2019, après des années de travail on y est enfin. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux, je travaille. Si j’ai quelque chose d’argumenté, de consistant et de cohérent sur mon bureau, on verra. Mais pour l’instant je n’ai rien entre les mains.”
Président de la Communauté de communes de la Haute Ariège et vice-président du conseil départemental en charge des infrastructures, Alain Naudy est encore plus expéditif : “On rentre dans une période électorale et les gens font un peu n’importe quoi. Ça fait des années qu’on y travaille, nous sommes très sereins par rapport à tout ça.”