La France insoumise (LFI) a exclu de ses universités d’été le rédacteur du Monde Olivier Pérou, coauteur d’un livre enquête critique sur le parti. Un acte dénoncé par plusieurs médias et personnalités politiques.
La France insoumise (LFI) a refusé d’accréditer le rédacteur du Monde Olivier Pérou pour ses universités d’été, un événement politique qui a lieu en ce moment même, du 21 au 24 août à Valence (Drôme).
Le journaliste est le coauteur de La meute, un livre enquête critique sur le fonctionnement du parti, paru début mai. Olivier Pérou et la rédactrice de Libération Charlotte Belaïch décrivent une formation politique totalement organisée autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon, marquée par des intimidations et des menaces régulières. LFI avait rejeté en bloc les affirmations du livre au moment de sa parution.
L’exclusion d’Olivier Pérou par le parti politique a été dénoncée par les Sociétés des journalistes (SDJ) de plusieurs médias, des associations qui veillent au respect de l’indépendance et de la déontologie journalistique. “C’est un coup de semonce pour toute notre profession” ont-elles écrit dans un communiqué commun.
“C’est inédit par une formation de gauche”
Par ailleurs, le quotidien Libération a annoncé vendredi 22 août que le journaliste de sa rédaction accrédité aux universités d’été quittait les lieux, “en signe de protestation et de soutien à notre confrère”.
“Exclure d’une manifestation politique un journaliste pour ce qu’il a écrit par le passé est un dangereux précédent que nous ne saurions banaliser […] Ce n’est pas aux partis de choisir leurs correspondants parce que le contenu de leurs articles a pu déplaire”, explique la rédaction du journal.
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Dans une tribune, la Société des rédacteurs du Monde a dénoncé une “atteinte grave au droit d’informer”. Jérôme Fenoglio, le directeur du journal, s’est également exprimé dans un éditorial sur le site internet du quotidien : “Nous élevons la plus vive protestation contre cette entrave caractérisée à la liberté de la presse et à l’accès à l’information.”
La liberté de la presse n’est pas négociable. On ne lutte pas contre les fascistes en faisant reculer la démocratie. Un livre, un article, un éditorial, un média peut être contesté. Mais interdire l’accès à un journaliste, c’est inédit par une formation de gauche et c’est tout… pic.twitter.com/wM0l8UfB6C
— Olivier Faure (@faureolivier) August 22, 2025
Des personnalités politiques ont également réagi. “Interdire l’accès à un journaliste, c’est inédit par une formation de gauche et c’est tout simplement inacceptable”, a dénoncé Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, dans un post sur X.
Dans une publication sur le même réseau social, le député du MoDem Marc Fesneau a affirmé son “soutien” à Olivier Faure, ajoutant que “la liberté de la presse, c’est ceux qui en parlent le plus qui la respectent le moins”.