Après une longue carrière, marquée par 12 participations à la Grande Boucle, le champion cycliste a disputé, dimanche 17 août dernier, sa dernière course avant la retraite sportive.
Jakob Fuglsang a disputé en août son ultime course professionnelle, le Critérium de Frederiksberg, au Danemark. À 40 ans, l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège et du Critérium du Dauphiné a mis un terme à une carrière longue de près de deux décennies.
Mais au moment de dresser le bilan, le Danois a tenu des propos qui dépassent le strict cadre sportif : il s’est dit soulagé de ne plus porter le maillot d’Israel-Premier Tech.
“C’est clairement plus confortable de rouler sans le logo Israël qu’avec. Je ne veux pas m’impliquer dans les questions politiques, mais il est plus agréable de courir sans ce maillot”, a-t-il confié à la presse danoise. Une déclaration mesurée, mais lourde de sens, dans un contexte où la formation israélienne se retrouve régulièrement au cœur de tensions.
Des tensions visibles sur les grands tours
L’équipe financée par l’homme d’affaires canado-israélien Sylvan Adams est engagée depuis plusieurs années dans le peloton international. Mais ses participations aux grandes courses s’accompagnent désormais de manifestations récurrentes.
Lors du Giro d’Italia 2025, des protestataires avaient ciblé la présence d’Israel-Premier Tech sur la course. Plus récemment, au Tour de France, un individu a tenté d’interrompre l’arrivée de la 11ᵉ étape à Toulouse, vêtu d’un t-shirt “Israel out of the Tour”. Rapidement maîtrisé, il avait néanmoins marqué les esprits et conduit à un renforcement du dispositif de sécurité autour de l’équipe. La formation a même bénéficié d’une protection policière renforcée tout au long de l’épreuve.
Det lyder, som om vi med meget, meget stor sandsynlighed kommer til at høre en hel del til Jakob Fuglsang under cykelløb i tv fremover… ud83dudc47 pic.twitter.com/qwuB2A1xli
— Mathias Fisker Mundbjerg (@m_mundbjerg) August 18, 2025
Face à ces épisodes, Fuglsang assure n’avoir toutefois jamais ressenti de menace directe. “Que l’équipe soit présente ou non, il y aurait eu des manifestations. On en voit aussi pour le climat sur le Tour de France”, relativise-t-il. Mais il reconnaît que le maillot portait en lui une dimension politique difficile à ignorer.
Fuglsang aura marqué son époque par des succès prestigieux : Liège-Bastogne-Liège (2019), le Tour de Lombardie (2020), ou encore deux Critériums du Dauphiné (2017 et 2019). Il a également porté le maillot d’Astana durant ses plus belles années, avant de rejoindre Israel-Premier Tech en 2022.
C’est avec cette équipe qu’il a terminé sa carrière, sans retrouver ses plus grands résultats. Mais l’image de ses derniers mois de coureur restera associée à ce maillot controversé, qu’il dit aujourd’hui quitter sans regret.
Le poids d’un maillot
Au moment de tirer sa révérence, Fuglsang ne s’engage pas dans une déclaration politique frontale. Mais son constat – “il est plus confortable de rouler sans” – reflète à sa manière les débats qui traversent le peloton : plusieurs coureurs ont en effet déjà exprimé leurs réserves à l’idée de rejoindre Israel-Premier Tech, citant la charge symbolique que représente ce sponsor.