August 18, 2025

Des Faucheurs Volontaires pénètrent dans la Coopérative Agricole de la Plaine de l’Ariège pour traquer OGM et pesticides interdits

l’essentiel
Ce lundi 18 août au matin, près d’une cinquantaine de militants ont pénétré dans les entrepôts de la Coopérative Agricole de la Plaine de l’Ariège. Leur objectif : vérifier la présence éventuelle de produits interdits, dénoncer le rôle de la coopérative dans la diffusion des OGM et pointer les zones grises de la réglementation.

Il est 7 h 30 ce lundi matin lorsque près d’une cinquantaine de Faucheurs Volontaires d’OGM se sont réunis sur l’aire de Périès à Saverdun. L’objectif du jour est de vérifier la présence éventuelle de pesticides interdits et d’OGM dans les entrepôts de la Coopérative Agricole de la Plaine de l’Ariège (CAPA), située à quelques kilomètres.

À peine arrivés, les militants se sont faufilés en quelques secondes dans les entrepôts de la coopérative, sous le regard médusé des salariés et des clients.

L’opération fait suite à une inspection menée le 23 juin dans une usine de BASF à Lyon, où les militants affirment avoir découvert des produits interdits en France depuis 2022. “Comme on sait que la CAPA, depuis toujours, est assez avant-gardiste sur les OGM – et qui dit OGM dit pesticides – c’était évidemment une visite citoyenne”, explique le responsable de cette opération. “On regarde, on prend des photos et on communique sur ce que l’on trouve, surtout si des produits n’ont pas lieu d’être sur le site.”

Une cible symbolique

Pour les Faucheurs Volontaires, la CAPA est un acteur clé du modèle agricole qu’ils contestent. Dans leur communiqué, les militants indiquent que la coopérative est détenue à 100 % par la FNSEA. La structure commercialise semences, céréales, aliments pour animaux, mais surtout pesticides, qui représenteraient 40 % de son activité.

Son implication historique dans la diffusion d’OGM est également pointée du doigt par les militants. “Depuis l’arrivée des OGM en France dans les années 1990, la CAPA a été fer de lance localement pour leur introduction et pour les pesticides associés”, affirme le responsable. Selon lui, la fusion de la CAPLA avec la CAPA a renforcé l’emprise de ce modèle, dominé par le groupe Avril, présenté comme “une multinationale à fond sur l’agro-industrie et les pesticides”.

La "visite citoyenne" a duré une trentaine de minutes.
La “visite citoyenne” a duré une trentaine de minutes.
Faucheurs Volontaires

Des actions revendiquées comme non violentes

Ce type d’opération n’est pas une première pour les Faucheurs Volontaires, qui revendiquent déjà de nombreuses interventions dans d’autres régions. En Ariège, ils sont notamment connus pour leurs actions de “fauchage” de parcelles OGM. Mais la stratégie évolue : “Puisque les OGM encore en circulation et semés ne sont plus identifiables, nous ciblons désormais les semences dans les coopératives et les dépôts de fabrication des pesticides”, explique le militant.

Il insiste sur le caractère pacifique des actions : “Nos actions sont systématiquement non violentes. On a toujours des personnes dédiées à discuter avec les salariés, pour bien les rassurer sur le fait qu’il n’y aura pas de violence. Dès qu’il y a une tension, des gens interviennent pour que tout se passe tranquillement et pour expliquer pourquoi on est là.”

Une vérification des produits

Au-delà du cas de la CAPA, les Faucheurs Volontaires dénoncent les “flous” réglementaires qui permettraient encore la circulation de produits interdits. Ils pointent également l’importation massive de soja transgénique, destiné à l’alimentation animale et provenant majoritairement d’Amérique du Nord et du Sud. “Ce soja alimente une filière d’élevage industriel qui détruit les économies locales, ici et ailleurs”, déclarent-ils.

Sur place, les militants n’ont pas manqué de photographier les différents produits stockés dans les entrepôts. Ils vérifieront désormais qu’aucun produit interdit ne se trouve sur le site.

Alertés par la direction, les gendarmes se sont rendus rapidement sur place, mettant fin à la “visite citoyenne”. La direction du site, qui n’a pas souhaité commenter, réfute toutefois la présence de produits interdits.

source

TAGS: