Le coup d’envoi de la récolte 2025 de la prune d’Ente vient d’être donné dans le nord du Lot-et-Garonne. Des milliers de tonnes vont être récoltées dans les prochaines semaines pour être transformées en pruneaux d’Agen.
Le ballet annuel sur les routes de la vallée du Lot commence petit à petit. Depuis quelques jours, automobilistes et promeneurs voient passer nombre de tracteurs avec des machines à secouer les arbres ou encore des remorques chargées de fruits. Du Villeneuvois au Fumélois, tout un territoire va vivre pendant plusieurs semaines au rythme de la récolte de la prune d’Ente, fruit à partir duquel on fabrique le pruneau d’Agen. Plusieurs dizaines de milliers de tonnes de fruits produits chaque année – la moyenne s’établit autour des 35 000 tonnes –, du moins quand tout se passe bien. À chaque campagne sa spécificité, celle de 2025 voit deux tendances émerger.
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La première, c’est bien évidemment la canicule, qui sévit au moment de ramasser les premiers fruits. “Les arbres, les agriculteurs et les machines ont chaud” résume Christophe de Hautefeuille, président du Bureau national interprofessionnel du pruneau (BIP). Cette vague de chaleur aoûtienne s’ajoute à celle de la fin juin, début juillet. Conséquence, beaucoup de fruits sont tombés au sol entre ces deux périodes. “Au niveau du volume, on ne va pas être sur une année record” enchaîne le pruniculteur. La grêle est venue jouer les troubles fêtes au cours de la saison, mais aussi “un peu de gel dans la vallée au printemps”.
“On va perdre de la récolte faute de main-d’œuvre”
Un soleil omniprésent qui a aussi ses avantages, du moins sur la qualité de la prune. “Elles sont gorgées de sucre” avance Christophe de Hautefeuille. Mais encore faut-il pouvoir les ramasser… D’abord, à cause de ces fortes chaleurs, le prunier se montre capricieux. “À partir de 37 °C, les arbres sont stressés” détaille le patron du BIP. “Par conséquent, l’arbre retient les prunes à cause de la chaleur. Que ce soit l’homme ou le végétal, tout le monde souffre de la chaleur”. Fort heureusement, la météo semble devenir plus favorable à compter de cette semaine. Une bonne nouvelle pour les arbres. Mais y aura-t-il assez de bras pour ramasser et “bichonner” les prunes d’Ente ?
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C’est la deuxième inconnue de cette campagne 2025 : la main-d’œuvre. À quelques jours du début de la récolte, il n’était pas rare de voir sur les réseaux sociaux des messages d’exploitants, “plantés” au dernier moment et donc à la recherche de travailleurs au moment de tout mettre en place pour récupérer le fruit de plusieurs mois de travail. Un constat amer pour le président du Bureau interprofessionnel du pruneau. “Les gens nous lâchent au dernier moment ou restent une journée et s’en vont”, peste-t-il.
Une récolte jusqu’à la mi-septembre
De la conduite des engins à la gestion des fours, de nombreux postes sont encore à pourvoir. Selon les données du BIP, les emplois directs et indirects générés par le secteur prunicole s’élèvent à 10 000 sur la zone de l’IGP. Et s’ils ne sont pas pourvus, la production en pâtira forcément. “On va perdre de la récolte faute de main-d’œuvre. Et, par conséquent, une perte financière pour les exploitations”.
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Cette décennie 2020 n’en finit pas jouer avec les nerfs de la filière. Après les deux épisodes de gel printanier qui ont mis la filière à genoux, avec des pertes de production considérable, voilà un nouveau paramètre dans l’équation. “On est dans un secteur qui dépend de la météo, mais maintenant aussi de la main-d’œuvre. Cette année va être compliquée, tout comme les perspectives” souffle Christophe de Hautefeuille. En attendant de faire le bilan de cette campagne 2025, les pruniculteurs vont se “secouer” dans les vergers de Lot-et-Garonne jusqu’à la mi-septembre.