August 16, 2025

" L’Aveyron a connu le plus grand nombre de fermetures de bureaux de tabac en Occitanie l’an dernier" : le président des buralistes de l’Aveyron rencontre le député pour lutter contre le trafic illégal

l’essentiel
Président des buralistes aveyronnais depuis 3 ans et jusqu’en novembre prochain, le Decazevillois Jean-Michel Dexidour vient de rencontrer le député de l’Aveyron Stéphane Mazars (La République en marche, groupe Ensemble pour la République) à propos de la lutte contre le trafic illégal de tabac. Le député veut déposer une proposition de loi à la prochaine rentrée parlementaire.

La lutte contre le trafic illégal de tabac a toujours été le cheval de bataille de la fédération aveyronnaise des buralistes de l’Aveyron, que préside depuis trois ans le Decazevillois Jean-Michel Dexidour.

Ce dernier, qui a pris sa retraite en 2024, rendra définitivement son mandat de président, lors de l’assemblée générale de la fédération départementale, le 16 novembre prochain en fin d’après-midi au Bowling du Rouergue à Onet-le-Château.

Le 7 août 2025, Jean-Michel Dexidour a rencontré Stéphane Mazars, député LREM (La République en marche) de la 1er circonscription de l’Aveyron.

Pourquoi cette rencontre avec Stéphane Mazars ?

L’an dernier, j’avais échangé avec lui sur le thème de la lutte contre le trafic illégal de tabac et de contrefaçon.

Il n’avait pas pu assister à notre assemblée générale mais il m’avait envoyé un courrier dans lequel il disait sa préoccupation de la progression fulgurante du marché noir de cigarette ; et son engagement à faire avancer la législation sur ce dossier.

Il évoquait déjà sa réflexion avec Jean-Michel Fauvergue (ex-patron du RAID et ancien député NDLR) pour une proposition de loi destinée à aggraver les sanctions encourues.

Et sollicitait notre expertise dans le cadre de cette réflexion.
Nous avons échangé plusieurs fois par téléphone avant de voir début août.

Les choses vont-elles avancer comme vous l’attendez ?

Oui, Stéphane Mazars m’a indiqué qu’il va déposer à la prochaine rentrée parlementaire une proposition de loi sur ce sujet, et dont nous avons échangé sur les contours.

Cette proposition dont nous félicitons l’initiative, car Stéphane Mazars demeure à notre écoute, prévoit trois objectifs principaux : aligner les peines encourues pour trafic de tabac en bande organisée sur celles prévues pour les réseaux de stupéfiants ; donner aux autorités compétentes les moyens d’agir plus efficacement contre la vente en ligne de tabac illicite ; et soutenir les buralistes acteurs essentiels du tissu économique et social particulièrement en zone rurale, e en réaffirmant la valeur du monopole légal de la vente du tabac.

Quelle réalité de terrain constatez-vous en Aveyron ?

On considère que pratiquement un paquet de tabac sur deux n’est pas vendu dans le réseau légal.

Je rappelle que l’an dernier, nous avions eu le plus grand nombre de fermetures de bureau de tabac en Occitanie : 10.

Nous étions 251 buralistes en 2003 ; nous ne sommes plus que 148 actuellement.
J’avais alerté par courrier l’an dernier, la ministre de la Santé concernant les risques accrus des produits de contrefaçon et de contrebande par rapport aux produits légaux.
Elle m’avait répondu être attentive à cette question et disait avoir demandé à un conseiller ministériel d’en prescrire un examen attentif. Entre-temps, le gouvernement a changé.

J’ai relancé les ministres de la Santé, Catherine Vautrin et Yannick Neuder. Seul ce dernier m’a répondu à ce jour. Je suis très déçu de cette réponse car il m’a indiqué qu’il allait transmettre mon courrier au ministre de l’Intérieur. J’attendais une réponse qui prendrait aussi en jeu mon alerte sur la santé publique, d’autant plus qu’il est cardiologue…

Donc, vous attendez beaucoup de la proposition de loi qui sera déposée à la rentrée ?

Je pense que c’est une avancée majeure, qui traduit une prise de conscience claire de la dangerosité réelle du marché parallèle du tabac, lequel ruine les efforts de santé publique, met en péril le réseau légal de distribution, alimente des circuits criminels structurés et affaiblit la souveraineté de l’État sur ses propres politiques fiscales et sanitaires.

Cette proposition de loi devra être prolongée dans les textes à venir ; y compris dans la réforme des polices municipales pour lutte contre la vente sauvage de tabac dans la rue ou dans des commerces non réglementés.

Il faut travailler sur deux fronts en même temps : harmoniser les prix du tabac au niveau européens pour réduire drastiquement le marché parallèle des pays limitrophes ; et mettre en œuvre la loi qui va être votée, ciblée contre le marché de contrebande et de contrefaçon.

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