L’ouverture du magasin Leroy Merlin de Saintes a été refusée pour un dépassement de surface lié au drive du magasin. De quoi provoquer une vive colère au niveau local, puisque près de 107 emplois sont en jeu, pour un investissement de 20 millions d’euros laissé en suspens.
La décision est tombée le 13 novembre dernier : la Commission nationale d’aménagement commercial (CNAC) refuse l’ouverture du Leroy Merlin de Saintes, pourtant achevé et doté d’une centaine de salariés déjà recrutés. En cause, d’après la parution des motivations ce mercredi 26 novembre, un dépassement de surface… de quelques centaines de mètres carrés.
L’enseigne pensait avoir contenu son projet sous la limite réglementaire des 10 000 m² grâce à une cour des matériaux transformée en simple drive, limitée selon elle à 763 m². Mais la CNAC a retenu un autre calcul : faute d’éléments suffisants, elle a intégré l’emprise des panneaux photovoltaïques couvrant l’espace extérieur, soit 1 898 m², ce qui fait grimper la zone commerciale à près de 12 000 m².
“On étude les motivations”
La jurisprudence de 2021 a pesé lourd : “un espace accessible aux clients […] relève, de ce fait, de la surface de vente”, rappelle la commission. Conséquence directe : la surface commerciale du magasin bondit de 4 898 m² à 6 796 m², rendant le projet incompatible avec la réglementation sur l’artificialisation des sols.
Sur place, la décision stupéfie. “On est étonné. On étudie les motivations”, réagit sobrement la direction nationale de Leroy Merlin. Le maire de Saintes, Bruno Drapron, dénonce pour sa part “une décision qui impacte 107 emplois”, fustigeant auprès de TF1 les “technocrates parisiens”. Dans l’agglomération, habitants et élus expriment leur incompréhension face à ce magasin flambant neuf contraint de rester fermé.
L’enseigne examine désormais les voies de recours tandis qu’un rendez-vous est prévu au ministère pour tenter d’arracher une solution. Le feuilleton administratif est loin d’être clos.