La championne britannique Emma Raducanu se remet doucement d’un épisode traumatisant survenu en février dernier. Elle raconte comment cet événement a bouleversé son quotidien.
Emma Raducanu brise enfin le silence. La joueuse britannique de 22 ans a livré un témoignage bouleversant sur les conséquences de l’incident de Dubaï, où elle avait fondu en larmes en plein match face à Karolina Muchova après avoir reconnu dans les tribunes un homme au comportement obsessionnel.
En février dernier, la scène avait glacé le monde du tennis. Alors qu’elle venait à peine d’entamer son match au tournoi de Dubaï, Raducanu avait soudain interrompu l’échange, en pleurs, se réfugiant derrière la chaise de l’arbitre. Quelques jours plus tôt, le même individu l’avait déjà abordée dans un lieu public. Identifié et expulsé, il a depuis été banni de tous les tournois WTA.
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Si l’affaire semblait close sportivement, la jeune Britannique révèle aujourd’hui qu’elle en porte toujours les séquelles psychologiques. “Après Dubaï, c’était probablement la pire attention publique que j’ai jamais eue. J’ai eu beaucoup de mal à sortir, j’avais encore un effet de ‘lag’, un contrecoup” confie-t-elle dans un entretien au Guardian.
“Je ne fais plus de promenades seule”
La jeune championne de 22 ans décrit désormais un quotidien placé sous haute surveillance. “Je suis devenue beaucoup plus prudente, beaucoup plus astucieuse. Je m’assure d’avoir toujours quelqu’un avec moi. Je ne sors plus autant seule. Je ne fais plus de promenades seule. J’ai toujours quelqu’un qui veille sur moi,” explique-t-elle.
Derrière son sourire et son aura médiatique, Raducanu vit avec la peur constante de croiser à nouveau des individus intrusifs. “C’est vraiment flippant, parce que vous ne savez pas qu’ils sont là. Et puis le lendemain, vous découvrez des photos de vous prises en cachette.”
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Un combat contre la surexposition
Raducanu vit une vie scrutée à l’excès. Chaque décision de carrière, ainsi que de nombreux aspects de sa vie privée, sont scrutés. Récemment encore, elle a dû subir les rumeurs autour de sa vie sentimentale, parfois relancées jusque dans les conférences de presse d’autres joueurs.
“Les gens sont curieux. Parfois, plus curieux de ma vie privée que de mes résultats” constate-t-elle, fataliste. Mais face aux intrusions répétées et aux cas de harcèlement – en 2022 déjà, un homme avait été condamné à cinq ans d’interdiction de l’approcher après s’être introduit à plusieurs reprises à son domicile – la Britannique a dû s’armer d’une vigilance extrême.
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Au-delà de son cas personnel, le témoignage de Raducanu éclaire un problème grandissant dans le tennis professionnel : la multiplication des actes de harcèlement, souvent liés à la surexposition médiatique et à l’explosion des paris sportifs. Plusieurs joueuses de premier plan, dont Iga Swiatek, ont récemment dénoncé ces dérives.