August 14, 2025

"J’étais juriste et ma femme docteur en archéologie, maintenant nous sommes brasseurs" : ils ont tout plaqué pour faire mousser leur vie autrement

l’essentiel
Jean-Baptiste et Dariya : tous deux sont devenus brasseurs à Rocamadour après avoir été respectivement juriste et docteur en archéologie. Ce fils de l’ex-maire de Rocamadour baigne dans l’univers de la bière au cœur d’une fabrique d’où le couple fait naître une gamme très complète, de la blonde à l’ambrée en passant par une bière au gingembre. Séquence dégustation.

Ses socles familiaux, son grand-père André et son père Pascal, ont été maire de Rocamadour. Jean-Baptiste Jallet aurait pu s’inscrire dans cette lignée et revêtir l’écharpe tricolore, à condition d’avoir les faveurs du suffrage universel, bien sûr, comme ses prédécesseurs. Mais cet ancien collaborateur parlementaire de la députée Huguette Tiegna s’est éloigné de la politique. Il préfère faire mousser sa vie autrement.

Jean-Baptiste Jallet dans son monde de bières. La fabrique "Solide comme le roc", à rocamadour.
Jean-Baptiste Jallet dans son monde de bières. La fabrique “Solide comme le roc”, à rocamadour.
Photo J.-L.G

“J’étais juriste auprès de l’Assemblée nationale et ma femme docteur en archéologie, maintenant nous sommes brasseurs. Dariya m’accompagne dans cette aventure. Elle est Sibérienne et a décidé de changer complètement d’activité en se lançant dans l’univers de la bière. Ensemble, nous avons créé notre fabrique baptisée Solide comme le roc (36 route de Calès, à Rocamadour). C’est aussi le nom de notre gamme de bières. Ce nom, c’est un clin d’œil à la devise de Rocamadour : L’espérance ferme comme la roche” explique le brasseur.

Il décrit ainsi cet étonnant parcours où tout plaquer, parfois, ne signifie pas tout oublier. Jean-Baptiste reste très attaché à son territoire, à ses valeurs humaines et gastronomiques.

La dégustation est possible à la fabrique.
La dégustation est possible à la fabrique.
Photo J.-L.G

Des Varois aux anges en découvrant l’antre de Dariya et Jean-Baptiste

Jérôme et Stéphanie, des Varois, poussent la porte de la brasserie qu’ils découvrent d’un regard très vite comblé de bonheur. L’expression de leur enthousiasme ne trompe pas. Leurs paroles non plus.

“Chaque fois que nous traversons une nouvelle région, nous recherchons les brasseries artisanales locales. Nous avons vu cette brasserie en revenant de la cité de Rocamadour. On ne peut pas la manquer. Nous voulions une bière de Rocamadour. Nous avons une belle collection de bouteille déjà. Celle-ci va la compléter.”

La fabrique en lieu et place d’une ancienne station-service.
La fabrique en lieu et place d’une ancienne station-service.
Photo J.-L.G

La culture de la fermentation ancrée en Dariya

Ravis de partir avec des bouteilles lotoises sous le bras, Jérôme et Stéphanie s’apprêtent à déguster toute la gamme proposée par ces nouveaux brasseurs qui ont commencé cette nouvelle activité au mois de juin 2025.

“Pendant 22 ans, Dariya cueillait des fruits dans les bois et effectuait de la fermentation non alcoolisée avec sa famille. Elle a donc en elle la culture de la fermentation. Elle est venue en France pour passer une thèse d’archéologie à Versailles. Moi, je suis Amadourien. Mes Grands-Parents, tenaient la boulangerie du village qui est ensuite devenu la salle de spectacle Côté Rocher dirigé par ma cousine germaine, Corinne. On trouve nos bières chez-elle d’ailleurs comme également à l’hôtel-restaurant Le Bellevue, chez Ginette, à l’hôtel-restaurant du château, à la ferme et Chèvrerie La Borie d’Imbert ou encore à l’hôtel Le Troubadour…” entre autres lieux très locaux, en attendant une plus large diffusion.

Un volume de production de 15 000 litres depuis juin

Jean-Baptiste brassait à titre amateur, pendant que sa femme tenait un hôtel à Rocamadour. On a découvert, au fil des ans, des petits ateliers, du matériel de brassage et puis on a eu envie d’investir. Nous nous sommes passionnés pour cette activité au point d’avoir envie d’en faire notre nouveau métier. Pourquoi pas ?

Les cuves se dressent et travaillent dans la boutique.
Les cuves se dressent et travaillent dans la boutique.
Photo J.-L.G

Leur volume de production, cette année, est de 15 000 litres. “Ce n’est pas énorme, je l’avoue. Mais cela fait moins de deux mois que nous avons commencé cette activité. Nous possédons 4 références : une ambrée, une blanche au poivre de Timut, une blonde au gingembre et une blonde” détaille Jean-Baptiste Jallet.

Dariya la Sibérienne et la tentation d’une bière bien fraîche en pleine canicule

Les touristes qui s’attardent dans la fabrique, comme les Lotois, veulent tout goûter avant d’acheter. Certains préfèrent l’effet de surprise, tout en confirmant que tenter de résister à la tentation, c’est souvent y céder.

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Car même avec modération, la tentation d’une bonne bière en pleine canicule, pour Dariya la Sibérienne, c’est se rafraîchir la mémoire sur un pan important de son enfance : ses cueillettes de fruits qui ont fait mûrir sa réflexion.

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