Si certains souffrent de la chaleur, pour Thierry Bouyssières à Lauzerte, la canicule est (presque) bienvenue ! Si cela a un peu avancé le début de la récolte, cela lui permet en outre d’obtenir des fruits sucrés et de qualité.
La canicule ne fait pas le malheur de tous ! À Lauzerte, au nord du Tarn-et-Garonne, Thierry Bouyssières est, lui, ravi de ces chaudes températures. La météo est en effet idéale pour finir de faire mûrir ses melons. Exploitant agricole d’une ferme en polycultures de 55 hectares, le sexagénaire, installé de plus de 25 ans sur le site familial, dédie 2,5hectarres de ses terres à la production de melon charentais.
Ses cultures ont été réalisées de sorte que celles-ci ne parviennent pas à maturité au même moment. Une façon aussi de l’aider dans son travail, l’agriculteur travaillant seul. En pleine saison, il peut toutefois compter sur l’aide de 2 ou 3 saisonniers. Actuellement, ils sont deux : Victor et Alizée. “Ce sont des jeunes du coin, se félicite-t-il. S’ils veulent revenir l’année prochaine, c’est avec plaisir, leur lance-t-il”!

Depuis 6 h 45, la petite équipe est à pied d’œuvre chemin de Raoussou. “Les fortes chaleurs ont impacté la récolte qui a démarré un peu plus tôt : avec 15 jours d’avance”, révèle-t-il. Sinon, la routine reste la même. “Tous les jours jusqu’à midi, sauf le dimanche, on repasse sur chaque rangée, explique l’agriculteur. On ne cueille que ceux qui sont mûrs”. Une évidence pour le spécialiste, mais qui ne l’était pas pour les deux jeunes saisonniers, qu’il a fallu former. “Il y a plusieurs façons de repérer un melon arrivé à maturité. D’abord, la couleur. “Il faut que le melon commence légèrement à jaunir. La peau ne doit pas être lisse, mais bien écrite”, précise-t-il en montrant les rainures qui strient le fruit qu’il a en mains. Le pédoncule est aussi un élément à inspecter pour les cueilleurs : “s’il y a des petites traces de décrochements, c’est aussi un signe de maturité, il peut être ramassé”. “Au début c’était un peu difficile, avoue Alizée, mais maintenant ça va, on est calé”, se réjouit la Lauzertine.

Une fois ramassée, une petite partie de la production sera vendue en directe mais la plus grosse majorité des fruits récoltés par l’agriculteur sera vendue à l’entreprise Boyer, installée à Moissac. Ce sont eux qui se chargent ensuite du calibrage et de la revente. Le taux de sucre des melons apportés est également vérifié et permet de déterminer le coût d’achat. “Un prix toujours aussi mauvais pour le producteur”, regrette Thierry Bouyssières.
Pourtant la qualité et la quantité sont au rendez-vous cette année ! “Les melons sont très sucrés grâce à cette chaleur, et le rendement est très bon, assure-t-il. Nous n’avons pas eu de problèmes sanitaires, ni maladie, ni ravageur, et les quelques orages qu’il y a eus n’ont causé aucun dégât”, liste-t-il. Sa cueillette va se poursuivre ainsi jusqu’au la fin de mois, et à partir de septembre, les saisonniers retourneront à leurs occupations. Il finira alors le ramassage seul, jusqu’à mi-septembre. Date de la fin de la récolte. “Cette année, je suis à 20-25 tonnes, par hectare”, estime-t-il. Une saison comme il aimerait en avoir toutes les années !