August 13, 2025

Canicule : "Les consommateurs ont compris qu’ils ne vont plus pouvoir faire sans…" les ventes de climatisations explosent en France

l’essentiel
Face à un nouvel épisode caniculaire qui a fait tomber de nombreux records de chaleur, les ventes de climatiseurs explosent en France. La tendance avait déjà été observée en juin après une vague de chaleur précoce. Un investissement désormais perçu comme indispensable, malgré un coût conséquent et une mauvaise réputation, pour résister au réchauffement climatique.

La France suffoque. Le pays traverse un nouvel épisode caniculaire exceptionnel pour un mois d’août ces derniers jours avec 14 départements en vigilance rouge mardi 12 août. Lundi, de nombreux records de températures sont tombés : 41,6 °C à Bordeaux, 41,4 °C à Bergerac. Le thermomètre a même dépassé les 42 °C localement. Et cette nouvelle vague de chaleur pourrait durer de 12 à 14 jours.

Pris au piège dans des logements souvent inadaptés à ces températures et où la chaleur est difficilement supportable, chacun cherche un moyen pour rafraîchir au mieux son foyer. Mais alors que les ventilateurs et les rafraîchisseurs d’air offrent une option plus économique, ils ne sont pas toujours très efficaces quand le mercure dépasse les 40 °C en journée et les 30 °C la nuit. Nombre de Français décident donc de sauter le pas et d’opter pour la clim.

Des ventes record en rayon

Qu’ils installent des systèmes de climatisation ou achètent des climatiseurs mobiles, ils sont beaucoup à avoir craqué cet été, notamment après un premier épisode caniculaire précoce en juin qui avait duré 16 jours. Chez Boulanger, on évoque déjà un été “record en termes de demande et de tension sur cette catégorie de produits”.”La demande est accrue depuis les vagues de forte chaleur de la mi-juin. Cela s’est traduit par une hausse des ventes et par l’écoulement d’une partie significative des stocks dès la première semaine de juillet”, complète l’enseigne. Les ventes sur le rayon “traitement de l’air” ont ainsi été multipliées par 13 lors de la semaine du 16 juin, en comparaison avec la même semaine l’année passée.

Même son de cloche au sein du groupe Fnac-Darty qui rapporte “une évolution des ventes à trois chiffres” en pourcentage lors de la semaine du 4 au 10 août en comparaison avec la précédente. Le pic de vente a néanmoins été observé lors de la vague de chaleur de juin et a duré trois semaines, avec là aussi, une “croissance à trois chiffres” par rapport à juin 2024.

Fait marquant selon Boulanger, la demande ne concerne plus que le Sud du pays, comme c’était le cas ces dernières années. Une explosion des ventes a été constatée sur le Nord, principalement dans la région parisienne. Une tendance également observée par Atlantic, fabricant de climatiseurs et de pompes à chaleur, qui souligne un taux d’équipement dans le Nord du pays similaire à ceux observés dans le Sud il y a dix ans.

Un coût qui n’est plus rédhibitoire

Après un début d’année morose, l’entreprise a enregistré une hausse de 100 % de ses ventes à la suite de l’épisode caniculaire de juin. Et “le carnet de commandes du mois d’août est déjà très dynamique”, glisse Marie-Cécile Ricart, responsable marque au sein d’Atlantic. Les vagues de chaleur motivent selon elles les “passages à l’acte” chez des clients qui ont déjà anticipé leur achat et se sont renseignés au préalable.

Un passage à l’acte qui a néanmoins un coût. Comptez entre 1 500 euros pour une solution sur une pièce du logement et jusqu’à 10 000 euros pour équiper une maison jusqu’à cinq pièces, installation comprise. Les modèles de climatiseurs gainables invisibles et totalement intégrés à la maison peuvent grimper jusqu’à 12 000 euros.

Mais malgré son coût et sa mauvaise réputation persistante, la clim’ séduit. Marie-Cécile Ricart défend une solution assurant un “confort toute saison” et permettant de faire des économies d’énergie, notamment l’hiver, la pompe à chaleur remplaçant également le chauffage. “C’est un peu comme tout, ça se consomme avec modération. En mode climatisation, nous recommandons souvent une température de consigne à 26 degrés, et il ne faut pas plus de 8 degrés d’écart entre l’extérieur et l’intérieur, de manière à ne pas sursolliciter et surconsommer”, conseille-t-elle.

Même si la France reste loin de pays comme les États-Unis, le changement dans le comportement des consommateurs s’observe depuis plusieurs années maintenant, avec un taux d’équipement en France “qui a pris plus de 10 points en dix ans”, souligne Atlantic. Une tendance bien évidemment motivée par la réalité du réchauffement climatique. “On sent que les consommateurs ont compris qu’ils ne vont plus pouvoir faire sans. Aujourd’hui, les canicules génèrent plus de décès que le froid. Donc la climatisation se démocratise”, juge Marie-Cécile Ricart.

Elle recommande néanmoins d’éviter d’attendre une canicule pour faire son achat, les prix de l’installation pouvant augmenter à ces périodes, les professionnels étant sursollicités.

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