Le chantier de la troisième ligne de métro de Toulouse se poursuit au même rythme mais avec des horaires plus matinaux, surtout pour les compagnons qui travaillent en surface.
À l’été 2023, au lancement du chantier de la troisième de métro, le thermomètre situé en plein soleil à l’entrée de la future station Montaudran – le lot 4 de Bouygues Travaux Publics- avait affiché 50 degrés. Ce lundi, premier jour de l’alerte rouge canicule, le record n’a pas été battu mais la température enregistrée est montée à 46 degrés. “C’est très dur, surtout quand on fait des efforts physiques continus”, souligne Thierry Jussaume, directeur de projet chez Bouygues, qui pense à la centaine de compagnons qui travaillent sur ce site d’où le premier des cinq tunneliers est parti il y a un an. Avec plus de 32 degrés dans le camion toupie, les composants du béton, même arrosés d’eau fraîche, n’ont pas pu s’agréger.
Le chantier n’est pas à l’arrêt pour autant et poursuit sans incident son rythme de croisière avec des horaires adaptés. Les ouvriers débutent à 6 heures du matin au lieu de 8. Et terminent à 15 heures, deux heures plus tôt que d’habitude.
Pauses fraîcheur
À 30 mètres de profondeur, avec une température inférieure à 20 degrés, il vaut mieux travailler dans le tunnel en ce moment. Pour les équipes du tunnelier, rien n’a donc changé : c’est toujours les 3X8, six jours sur sept. En surface en revanche, le chantier change de visage vers 10 heures. “Les compagnons passent à des tâches en sous-sol.”
Pour eux, plusieurs mesures ont été prises dès la mi-juin. Ils disposent d’équipements spécifiques : une saharienne qui couvre la nuque et les épaules et un gilet matelassé qui lui aussi peut être humidifié pour conserver une température plus fraîche pendant plusieurs heures.
Pour les pauses, plus fréquentes, des points d’eau et des paniers de fruits ont été répartis dans tous les sites. Nouveauté cet été : des containers réfrigérés pour stoker les bonbonnes d’eau.
Au centre du site, sur le toit de ce qui était une tranchée ouverte, un brumisateur a été installé pour faire baisser la température sur le poste de travail. Comme à une terrasse de café mais avec un appareil de la taille d’un canon à eau. Lors de la canicule de 2003, Thierry Jussaume était à Toulouse sur le chantier de la ligne B à Borderouge. Si des mesures avaient été prises, le secteur du BTP était alors “ beaucoup moins attentif à cette problématique ”, se rappelle-t-il.