Dans la nuit du 11 au 12 août, deux radars ont été bâchés près de Cahors par la Coordination Rurale du Lot. Une action symbolique pour maintenir la pression, à la veille d’une manifestation dans le Cantal.
Dans la nuit du 11 au 12 août, deux radars automatiques situés près de Cahors ont été recouverts de bâches noires par des militants agricoles. Une action revendiquée par la Coordination Rurale (CR) du Lot, qui entend ainsi rappeler que le malaise agricole reste entier, même en plein été.
“Nous voulons continuer à labourer le terrain pour montrer que les problèmes agricoles ne disparaissent pas pendant les vacances”, confirme Mathieu Brocard du côté la CR 46. “Il faut taper du poing pour se faire entendre. Après, que le grand public adhère ou pas, c’est une chose, mais nous n’avons pas décidé de disparaître.” Dans le viseur du syndicat, la gestion sanitaire de dermatose contagieuse nodulaire (DNC), mais aussi la censure partielle de la loi Duplomb par le Conseil constitutionnel. “Ces décisions sont des signaux extrêmement décevants pour l’agriculture dans nos territoires rudes, où le sol et le climat nous malmènent.”
Selon le syndicat, ces opérations visuelles sont un moyen efficace de rester dans le débat public. Mais elles ne sont pas sans contraintes à la veille d’une rentrée qui s’annonce explosive. “Habituellement, les bâches restent au moins quatre à cinq semaines. La dernière fois, elles avaient été retirées en moins d’une semaine. Les autorités se renvoient la responsabilité, entre préfecture et services départementaux, sans que l’on sache qui a ordonné le retrait”, confirme Nicolas Espinac, co-président de la CR 46.
Une nouvelle action dans le Cantal
Ce bâchage s’inscrit dans un calendrier plus large de mobilisations. Dès ce mardi 12 août à 13 h 30, la Coordination rurale appelle à manifester à Cros-de-Montvert, dans le Cantal. Les revendications portent sur l’arrêt immédiat de l’abattage total des troupeaux infectés par la DNC, un changement de gouvernance à la tête de la SOPA, mais aussi une clarification des responsabilités des Chambres d’agriculture du Lot, du Cantal et de la Corrèze.
Nicolas Espinac a prévu un système de rotations pour permettre aux syndiqués de participer. “On va mobiliser un maximum de tracteurs. Les plus proches sont privilégiés, car les trajets sont longs, mais on relaie l’appel sur tous nos réseaux. C’est dans l’intérêt national et celui de tous les éleveurs bovins.”
Pour la CR 46, relier ces deux actions — bâchage de radars et manifestation — permet de frapper plus fort. “Que ce soit sur les routes ou avec nos tracteurs, notre but est le même : défendre nos moyens de production et notre avenir”, insiste Mathieu Brocard. La rentrée s’annonce tendue, mais le syndicat assure qu’il ne compte pas baisser les bras. “Nous savons que notre travail dépend de ces mobilisations. Il n’y a pas trente solutions, il faut sortir des champs pour défendre notre cause.”