Le déraillement tragique du funiculaire de Glória à Lisbonne soulève des interrogations sur la sécurité de ce mode de transport. Que risquent les voyageurs quand ils montent dans un funiculaire ?
Ce mercredi 3 septembre, en fin de journée, l’un des funiculaires de Glória, dans le centre-ville de Lisbonne au Portugal, a déraillé, provoquant le décès d’au moins 16 personnes. Au lendemain du drame, une question se pose : le funiculaire est-il un mode de transport dangereux ?
De quoi parle-t-on précisément ?
D’après le site touristique de la ville de Lisbonne, le funiculaire de Glória a été mis en service le 24 octobre 1885. C’est Raoul Mesnier de Ponsard, un ingénieur portugais d’origine française, qui l’a conçu, complète Go to Portugal. Ce funiculaire fonctionnait à l’origine selon le principe du “contrepoids à eau”, il a ensuite été électrifié en 1915. Concrètement, le poids de la rame qui descend contrebalance celui de la rame qui monte.
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L’un des moyens de transport les plus sûrs au monde
“Pour 100 millions d’heures de voyage, on compte en moyenne 25 décès dus à des accidents de voiture, 16 à des accidents d’avion et seulement deux à des accidents de téléphérique”, indique la BBC dans un article consacré à la sécurité des remontées mécaniques au sens large. Cela s’explique notamment par les freins de secours installés dans les funiculaires. Ouest France cite le média de la faculté d’ingénierie Viterbi de l’université de Californie du Sud Illumin Magazine qui explique que ces freins sont “semblables à des pinces qui agrippent automatiquement le rail pour immobiliser la cabine en toute sécurité”. Le site indique également que “la conception du système doit surestimer la charge maximale supportée par les cabines afin d’éviter toute rupture du câble sous tension”.
Un fonctionnement fragile
Malgré tout, les funiculaires sont fragiles, explique Le Monde, rappelant que “des pannes sont possibles”. En France, certaines lignes ont été fermées suite à des problèmes techniques, comme à Besançon, où le funiculaire de Brégille a été condamné en 1987, selon nos confrères. Mais environ 76 funiculaires circulent encore en France, selon le site spécialisé Train Consultant.
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Des drames se sont déjà produits par le passé
155 personnes sont mortes en Autriche en 2000, dans l’accident du funiculaire de Kaprun. Ouest France rappelle également qu’un an après, un funiculaire a dévalé une pente à Los Angeles tuant un octogénaire et, 2 ans après, un conducteur de funiculaire a perdu la vie dans un accident en Italie.
Pouvait-on prévoir l’accident de Lisbonne ?
Quelques heures seulement après le drame, la presse portugaise émet déjà des premières hypothèses pour expliquer le déraillement du funiculaire de Glória. “Les autorités soupçonnent une défaillance des freins”, indique la Rádio e Televisão de Portugal. Et cela n’est pas nouveau… En effet, en 2018 déjà, le journal Publico avait fait état d’un “grave défaut d’entretien”, nous rappelle Le Figaro, au lendemain d’un déraillement qui n’avait, à l’époque, fait aucune victime. Les essieux étaient en mauvais état d’après cette enquête et la dégradation des rames était, selon Publico, “visible à l’œil nu”. Une constation appuyée par un témoignage recueilli par Expresso : “Les dernières fois que je suis monté, j’ai eu peur” à cause d’une “très grande usure sur les rails”, peut-on lire dans le Courrier international.
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La presse lisboète pointe également la société d’entretien du funiculaire “Carris” qui aurait délégué la tâche à des sous-traitants. Ont-ils fait preuve de négligence ? La question est posée, d’autant plus que, selon Le Figaro, “les travailleurs eux-mêmes rapportaient des différences sur les maintenances réalisées par les travailleurs de Carris il y a quelques années et celles effectuées aujourd’hui”. L’information émane d’un responsable de la Fédération des syndicats des travailleurs des transports et des communications (Fectrans). Ce dernier d’ajouter que “des plaintes successives des travailleurs” ont même été déposées concernant le “niveau de tension dans les câbles de support de ces funiculaires”.