August 6, 2025

Jazz in Marciac : "Ce n’est pas non plus une très belle année"… les exposants peinent à retrouver le sourire en 2025

l’essentiel
Après une édition 2024 décevante pour les exposants, le festival Jazz in Marciac 2025 suscite de nouvelles attentes. Commerçants et artisans ont-ils sorti leur épingle du jeu et voient-ils enfin les signes d’un regain d’activité ?

Si le festival Jazz in Marciac reste une référence pour les amateurs de musique, du côté des exposants, l’ambiance est nettement plus contrastée.

L’édition 2024 du festival Jazz in Marciac avait laissé un goût amer à de nombreux exposants. Commerçants, artisans et restaurateurs réunis sur la place du village dans le cadre du festival Bis s’étaient dits durement affectés par une fréquentation en net recul. Malgré des concerts gratuits et une ambiance conviviale, plusieurs participants avaient exprimé leur déception face à des résultats économiques jugés décevants. Ces mêmes commerçants s’étaient réunis et avaient remis en mairie une pétition pour exprimer leur mécontentement. À l’heure où l’édition 2025 bat son plein, beaucoup s’interrogent sur les évolutions apportées pour relancer la dynamique.

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Plusieurs professionnels présents sur le village du festival en ce début de mois d’août confient leur déception face à une fréquentation jugée faible et une clientèle peu encline à consommer.

“C’est le monde qui pêche”

Aurélie Moreno, venue pour la première fois avec son entreprise Aligot de l’Aubrac, avait misé gros. 5 000 euros l’emplacement, trois salariés mobilisés, et l’espoir de toucher les 300 000 à 350 000 visiteurs annoncés. Mais la réalité est tout autre, confie-t-elle.

Aurélie Moreno est venue depuis le Cantal proposer de l’aligot sur la place du festival Bis.
Aurélie Moreno est venue depuis le Cantal proposer de l’aligot sur la place du festival Bis.
DDM – SEBASTIEN LAPEYRERE

“Samedi midi, j’ai servi 30 repas. C’est ce que je fais sur un petit marché où je paie 10 euros d’emplacement.” Malgré tout, elle garde la tête haute. “C’est une expérience, je ne regrette pas de l’avoir tentée. On verra, une fois les comptes faits, si je reviens.”

Un peu plus loin, Laurent Cruzalèbes et ses bières artisanales accompagné de Valérie Cazalé et ses viandes et salaisons des Pyrénées partagent le même sentiment.

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“Le prix est ce qu’il est, mais c’est le monde qui pêche. On pensait trouver ici une clientèle sensible à la qualité, mais ce n’est pas le cas”. Leur stand, soigné et haut de gamme, semble mal intégré : “On se sent noyés entre des boucles d’oreilles et des sacs à dos.”

Un contraste déconcertant pour ces producteurs qui avaient misé sur le prestige de l’événement pour faire rayonner leurs produits du terroir.

“C’est la crise économique”

Un autre commerçant, qui souhaite rester anonyme, fait lui aussi un constat amer. Déjà présent l’année dernière, il se souvient de la pétition lancée alors par les exposants, avec le slogan : “Le festival nous met en danger.”

“À l’époque, on avait mis ça sur le dos des JO. Cette année, c’est clairement la crise économique. La clientèle vieillit, les gens dépensent moins.”

Il fait très chaud encore à 15h30, la place du village a du mal à se remplir.
Il fait très chaud encore à 15h30, la place du village a du mal à se remplir.
DDM – SEBASTIEN LAPEYRERE

Habitué à proposer des produits de valeur, il a dû s’adapter. “D’habitude, je ne vends pas de bricoles à 10 euros, mais là, c’est tout ce qui part.”

Avec un stand à 3 000 euros, il estime qu’il lui faudra au moins une semaine pour rentabiliser l’emplacement. Et il n’oublie pas les promesses non tenues. “Après la pétition de l’an dernier, la mairie avait promis un geste… On n’en a jamais vu la couleur.”

À 15h30, les allées sont encore calmes. Tous espèrent un regain d’affluence en fin de journée. Mais une chose est sûre, la magie du festival ne suffit plus à garantir le succès commercial.

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