Face à l’explosion des vols sur chantiers, le préfet et la Fédération du bâtiment de Haute-Garonne ont signé une convention pour mobiliser police et gendarmerie.
« Ras le vol ! ». C’est le nom de la riposte des autorités et des entreprises du bâtiment face à l’explosion des vols sur chantier. Ce fléau invisible pour le grand public est une douloureuse réalité pour les professionnels de la construction. L’an dernier, dans le département les vols ont causé un préjudice de 44 M€ avec une forte hausse des dégradations et incivilités. Le préfet de Haute-Garonne et la fédération du bâtiment viennent donc de signer une convention afin de muscler la réponse aux vols qui mettent en péril les entreprises du bâtiment, souvent des PME.
“Sur un seul chantier, nous avons perdu 70 000 € de matériels à cause d’un vol !” témoigne Aude Planques, la dirigeante d’Arpelec. Cette entreprise familiale d’électricité est particulièrement ciblée car le cuivre contenu dans les câbles électriques est très recherché par les voleurs et trafiquants. Sur la vingtaine de chantiers en cours pour la PME, tous ont été victimes de vols ou dégradations. Les tableaux électriques déjà installés sont parfois carrément décrochés ou arrachés des murs.
“Aucun outillage ne reste dans les camions”
Pourtant, Arpelec fait tout pour se prémunir des voleurs : pas de stockage sur le chantier, pose et installation rapide des matériels, clôture de chantier parfois même vidéo surveillance voire rondes de chantier. ”Aucun outillage ne reste sur le chantier le soir. Nous ramenons tout dans nos camions” précise Aude Planques. Ces lourds surcoûts peuvent de moins en moins être répercutés dans les prix pratiqués auprès des promoteurs.
Quant à s’assurer ? “Impossible, souffle la dirigeante. Après un vol, les primes d’assurance s’envolent de 50 % l’année suivante et plus aucune compagnie ne souhaite assurer ce risque”. Tous les corps de métier sont concernés par cette vague de vols. Plombier, carreleur… même les maçons se font voler les câbles de leur grue ! Pour enrayer ce fléau, la convention “Ras le vol” a été signée le 1er septembre entre la préfecture et la FFB31 et est déjà en vigueur.
Des référents chantier à la police et gendarmerie
L’État désignera au sein des forces de police et de gendarmerie des référents formés aux problématiques spécifiques de vols sur chantier. Ils seront placés en lien direct avec le correspondant sûreté de la Fédération française du BTP de la Haute-Garonne et conseilleront les entreprises de bâtiment sur des mesures de protection à mettre en place. Les ouvertures de chantier et leur planning avec signalement des phases à risques seront aussi déclarés aux forces de sécurité afin qu’elles prévoient rondes et surveillance plus serrées.