Deux champions olympiques ont lancé une alerte sur l’état de l’apprentissage de la natation en France de 2 août, alors que 193 personnes sont mortes par noyade depuis le début de l’été dans l’hexagone, une hausse de 45 % par rapport à la même période en 2024.
“Il y a urgence !” Voilà le message envoyé par Alain Bernard, champion olympique du 100 m nage libre en 2008, dans une interview parue dans Le Parisien ce 2 août. Le champion retraité a également publié une tribune auprès du quotidien en compagnie de Florent Manaudou, champion olympique du 50 m nage libre en 2012. Alain Bernard alerte sur l’état des bassins, qui sont “vieillissants”. Le nageur espère également “qu’une partie de l’excédent de Paris 2024 ira à l’apprentissage de la natation et la lutte contre les noyades”.
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Pour Alain Bernard, “tout est question de volonté politique”. L’urgence est là avec une hausse de 45 % des morts par noyade par rapport à 2024 sur la période allant du 1er juin au 23 juillet, 193 personnes ayant trouvé la mort ainsi. Le quadruple médaillé olympique admet lui-même avoir failli se noyer en 2006, sensibilisant au fait que n’importe qui peut mourir par noyade : “J’ai failli me noyer en faisant du surf alors qu’il y avait des baïnes de fou. Pourtant, je sais à peu près nager. Ça m’avait fait flipper.”
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Le nageur déplore également un accès aux piscines de plus en plus difficile, consécutif aux baisses de subventions visant les collectivités, qui ferment des bassins pour “tenter de bâtir des complexes sur un territoire plus large”. Des choix pas sans conséquences, qu’Alain Bernard remarque, lui qui participe souvent à des opérations d’apprentissage de la natation : “Dans les zones urbaines sensibles, un enfant sur deux entrant en 6e ne sait pas nager. […] Il y a aussi un fossé entre ceux qui pensent savoir nager et ceux qui savent réellement.”