August 4, 2025

Léon Marchand : "C’était sa nage faible avant…" Comment le Toulousain a réussi son pari fou de battre un record intouchable depuis plus de 10 ans

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Léon Marchand aura été le seul recordman individuel de ces Championnats du monde de Singapour. Une prouesse qu’il a réalisée en progressant sur ses points faibles, sans rien perdre de ses qualités, mais aussi et surtout parce qu’il avait préparé cet objectif, organisant son année et sa compétition pour y parvenir.

Trois records du monde auront été brisés sur cette semaine des championnats du monde de natation à Singapour, mais un seul l’a été en individuel. Cette prouesse est une fois de plus l’œuvre de Léon Marchand, roi de la natation tricolore et mondiale. C’était son objectif annoncé, il l’a atteint.

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Dès les demi-finales, le Toulousain explose le record de Ryan Lochte, vieux de 2011. 1″52’69, un véritable séisme. Personne n’était jamais parvenu à descendre sous les 1″54, et en finale, tandis que ses concurrents n’y parviennent toujours pas, lui surnage et réédite l’exploit en réalisant 1″53’68. Comment expliquer une telle progression ?

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“Il a beaucoup progressé en dos et en crawl”, explique Ganesh Pedurand, sextuple champion de France de la discipline. Sur le dos en particulier, à chaque fois, il est le plus rapide, alors même que “c’était sa nage faible avant”. “Sur le 200 m 4 nages, il parvient à distancer en dos Hubert Kos, champion du monde sur 200 m dos, ce qui est quand même assez dingue”, s’enthousiasme l’ancien champion de France.

Le dos, symbole de la progression de Marchand sur l’un de ses points faibles.
Le dos, symbole de la progression de Marchand sur l’un de ses points faibles.
AFP – OLI SCARFF

“Pouvoir se lâcher complètement sur la course”

Sur le relais 4×200 m nage libre, le quadruple champion olympique impressionne encore. Il sort une prestation très aboutie en 1″44’36, un chrono parmi les meilleurs de cette finale, pourtant composé de spécialistes. Pour cela, il avait mis l’accent sur le crawl dès cet hiver lors d’un stage réalisé en Australie, pour battre ce record du monde, mais peut-être aussi parce “qu’il a envie de performer là où il ne performait pas avant”, analyse Ganesh Pedurand.

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La volonté de toujours garder de la fraîcheur mentale dans un sport “très exigeant”, basé sur la répétition des efforts avec près d’une vingtaine d’entraînements par semaine. Dans une année post-olympique où il aura repris progressivement, sa réussite est presque irréelle. Il a allégé son programme afin de ne pas nager avant le 200 m 4 nages et ainsi “se concentrer dessus et de pouvoir se lâcher complètement sur la course”. “Il a construit son ambition à la lumière du programme et son programme à la lumière de son ambition”, conclut l’ancien champion.

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Et comme toujours, ou presque, avec Marchand, il l’a atteinte. Charge à lui désormais de s’en trouver une nouvelle, ce qui risque de ne pas être évident tant “il peut performer partout”. Malgré son travail spécifique sur le crawl et le dos, il n’a rien perdu de ses capacités en brasse, où il a rivalisé avec le champion olympique du 100 m, et en papillon. Bref, pour Marchand, l’avenir s’annonce radieux, reste à savoir dans quelles disciplines.

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