August 1, 2025

REPORTAGE. Casquette "Guchi", parfums… "Heureusement qu’on n’a pas été contrôlés !" Ces adeptes du faux tentent le diable à l’aéroport

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À l’aéroport de Toulouse-Blagnac, certains retours de vacances en provenance du Maroc laissent un arrière-goût amer. Sacs contrefaits, parfums ou maillots à bas prix : dans leurs valises, des voyageurs ramènent parfois des articles interdits, souvent sans savoir qu’ils risquent gros. Reportage.

“Je ne savais pas que c’était interdit.” Le ton est franc, presque surpris. Sarah, une jeune Toulousaine, revient tout juste de Marrakech. Valise à la main, elle a passé le contrôle des douanes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac sans encombre. À ses côtés, son amie approuve d’un hochement de tête. “C’était la première fois qu’on allait au Maroc. On a acheté quelques parfums, des vêtements et même un sac”, confie-t-elle, un peu gênée. “Franchement, je ne me suis même pas posé la question. Là-bas, c’est normal d’acheter des imitations”, ajoute-t-elle.

Dans le hall d’arrivée, les voyageurs défilent, fatigués mais les valises chargées de souvenirs. À la question : “Vous savez ce que vous risquez ?”, beaucoup haussent les épaules. Léa, 27 ans, est tombée des nues : “Ça peut me coûter le prix d’une vraie paire de chaussures, plus une amende ? C’est beaucoup quand même”, s’insurge-t-elle. À côté, son compagnon, casquette “Guchi” vissée sur la tête, souffle, soulagé : “Je l’ai achetée là-bas, je ne pensais pas que c’était grave. Heureusement, on n’a pas été contrôlés.”

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“C’est trop tentant”

À Marrakech, les copies de grandes marques s’affichent dans toute la ville. Maillots, sacs, baskets… Difficile de distinguer le vrai du faux, et plus encore d’y résister. Élodie, mère de deux enfants, soupire : “On a pris des maillots de foot pour les petits. Là-bas, ça semble autorisé. Je ne savais pas qu’on risquait quelque chose. On n’est pas assez informés”, regrette-t-elle.

“Franchement, c’est trop tentant”, reconnaît Lola, 32 ans, qui revient de deux semaines de vacances dans la cité marocaine avec une valise bien remplie. “Il y a des fausses boutiques partout, mais juste à côté il y a des vrais magasins, avec des vitrines soignées. À la fin, on ne sait plus où donner de la tête”, explique-t-elle. Si elle assure n’avoir rien rapporté de suspect cette fois-ci, elle admet l’avoir déjà fait par le passé. “Quand on voit un sac à 50 euros qui ressemble à un modèle à 300, c’est difficile de résister. Et je sais que je ne suis pas la seule à prendre ce risque”, confie-t-elle.

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“Ça lui a coûté très cher”

Certains voyageurs préfèrent ne pas tenter le diable. Azziz, 56 ans, habitué à se déplacer entre la France et le Maroc, reste ferme : “Il ne faut pas faire ça. C’est trop risqué. Je préfère acheter quelque chose de fait main, qui a du sens et qui fera encore plus plaisir.” Et d’ajouter : “Pas besoin d’aller à l’étranger pour trouver de la contrefaçon, il y en a ici aussi.”

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Parfois, c’est l’expérience d’un proche sanctionné qui rappelle, à ses dépens, les règles en vigueur. Mourad, lui, a préféré ne jamais prendre ce risque. “Il y a quelques années, mon oncle avait ramené une paire de baskets et un sac à main pour offrir. À son retour, il s’est fait contrôler et ça lui a coûté très cher”, se souvient-il. “Depuis, je sais qu’il ne faut pas jouer avec ça quand on voyage à l’étranger, même si c’est tentant”, conclut-il à son tour. De quoi gâcher le doux souvenir des vacances.

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