En 2024, près de 507 000 PV de stationnement ont été dressés à Toulouse, soit 15 % de plus qu’en 2023, et le double de 2022. Une envolée liée à la généralisation du contrôle automatisé.
Sur les boulevards, une voiture grise avance lentement entre deux files de stationnement.
Sur son toit, un boîtier bardé de caméras. À l’intérieur, un agent municipal suit l’écran : les plaques d’immatriculation défilent, et les impayés s’affichent en rouge.

En quelques minutes, des dizaines de véhicules ont été contrôlées. Cette scène du quotidien à Toulouse, explique pourquoi le nombre de procès-verbaux de stationnement a littéralement explosé.
1 400 verbalisations par jour en moyenne en 2024
Depuis la mise en service, en 2022, des véhicules équipés du Lecteur Automatique de Plaques d’Immatriculation (LAPI), le nombre de PV ne cesse d’augmenter : 252 000 en 2022, 439 000 en 2023, 506 933 en 2024.
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Soit près de 1 400 verbalisations par jour, selon les chiffres donnés par Émilion Esnault, adjoint au maire chargé de la Sécurité, lors du conseil municipal du 26 septembre.
“Garantir une utilisation équitable et efficace de l’espace public”
Ces chiffres record s’expliquent avant tout par la montée en puissance du système LAPI. Et le but n’est pas de “rançonner” les contrevenants, même si la sanction peut faire mal.
“Le contrôle du stationnement payant n’a pas pour objectif premier de sanctionner, mais de garantir une utilisation équitable et efficace de l’espace public”, rappelle Toulouse Métropole.
Un humain valide toujours la sanction du “robot” Lapi
Le dispositif reste semi-automatisé : le logiciel détecte les plaques suspectes, mais seul un agent assermenté valide la verbalisation, après examen des images et du contexte, précise encore la collectivité.

L’outil ne verbalise donc pas automatiquement et ne peut pas sanctionner les stationnements gênants ou interdits, toujours du ressort des agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ou de la police municipale.
Près de 8 millions d’euros de recettes dans les caisses de la Métropole
En 2024, la Métropole a tiré une recette nette de 7,87 millions d’euros des forfaits post-stationnement.
Ce montant place Toulouse au 6ᵉ rang national, juste derrière Lyon et devant Montpellier, dans le classement des villes qui collectent le plus grâce aux FPS — très loin toutefois derrière Paris (178,8 M€).
Combien de PV sont réellement payés ?
Ces sommes, issues du stationnement payant, sont intégralement réinvesties dans la création de pistes cyclables et d’aménagements pour les mobilités douces. La loi y oblige. La mairie déduit, elle, les coûts liés au contrôle du stationnement.
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Le taux de recouvrement, c’est-à-dire le pourcentage de PV réellement payés, est difficile à évaluer. “Le recouvrement dépend des services de l’État et peut prendre plusieurs mois”, précise Toulouse Métropole.
Certains PV sont majorés après trois mois de non-paiement, d’autres contestés, ce qui allonge les délais.
Libérer du temps pour les agents, qui peuvent se concentrer sur les infractions les plus lourdes
Autre effet du LAPI : en automatisant une partie du contrôle, il libère du temps aux agents, argumente encore la Métropole.
Ceux-ci peuvent désormais se concentrer sur les infractions plus lourdes : stationnements gênants, très gênants, sur places PMR ou en zone bleue.
À quoi sert l’argent des PV ?
Les recettes des forfaits post-stationnement, soit 7,87 millions d’euros en 2024, ne vont pas dans les caisses de l’État, mais dans celles de Toulouse Métropole. Elles servent à financer les mobilités durables : pistes cyclables, zones apaisées, entretien de la voirie. “Le stationnement payant participe à une politique de mobilité globale”, souligne la collectivité. En parallèle, la mairie de Toulouse garde la main sur l’organisation et le coût du contrôle, déduits avant reversement à la Métropole. Une boucle vertueuse, selon la Ville, où chaque PV contribue à réaménager l’espace public. Le 1er janvier 2018, l’amende, devenue un Forfait post-stationnement, est passée de 17 à 30 € pour un stationnement dépassé ou non payé. Pour faire respecter les obligations, la mairie possède cinq Toyota Yaris banalisées, équipées du Lecteur automatisé de plaques d’immatriculation.