Des colis d’aide alimentaire largués sur la bande de Gaza par la Jordanie et les Emirats Arabes Unis, le 27 juillet 2025. UPI/NEWSCOM/SIPA
Les premiers colis humanitaires français vont être largués ce vendredi sur la bande de Gaza pour venir en aide aux populations affamées, a annoncé ce mardi 29 juillet le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
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Depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés à Gaza par Israël. A la faveur d’une pause partielle dans les bombardements annoncée par Israël, de nouvelles cargaisons d’aide humanitaire ont été acheminées mardi dans le territoire palestinien assiégé, jugées insuffisantes par les organisations internationales. « Le filet d’aide doit devenir un océan », a lancé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gueterres.
« Nous devons inonder Gaza, immédiatement et sans entrave, d’aide alimentaire massive, et la maintenir chaque jour afin d’éviter une famine généralisée », a déclaré Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), dans un appel conjoint avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Unicef. Voici ce que l’on sait de l’aide alimentaire apportée par la France aux Gazaouis.
• Comment vont se dérouler les largages de colis alimentaires sur Gaza ?
Ce mardi, le ministre des Affaires étrangères a annoncé que 40 tonnes de nourriture seraient larguées sur la bande de Gaza. « Nous organiserons à partir de vendredi, en lien étroit avec les autorités jordaniennes, quatre vols emportant 10 tonnes de vivres chacun dans la bande de Gaza », a déclaré Jean-Noël Barrot sur BFMTV.
« La plus grande précaution sera prise pour assurer la sécurité des populations lors de ces opérations », avait dit à l’AFP une source diplomatique plus tôt dans la journée en parlant de la perspective de ces largages.
• L’aide par voie aérienne est-elle la seule envisagée ?
« La voie aérienne est utile, mais elle n’est pas suffisante », a estimé Jean-Noël Barrot, en demandant la réouverture des accès terrestres au territoire palestinien soumis à un blocus de l’armée israélienne.
« Je rappelle que 52 tonnes de fret humanitaire français sont aujourd’hui bloquées à al-Arish (en Egypte, NDLR), à quelques kilomètres de la bande de Gaza. Il est donc indispensable que les autorités israéliennes consentent enfin à rouvrir les accès terrestres à la bande de Gaza de manière suffisamment significative pour alléger les souffrances atroces des populations civiles sur place », a déclaré le ministre, qui s’exprimait depuis New York où il participait à une conférence ministérielle de l’ONU sur une solution à deux Etats.
Lundi, les autorités israéliennes ont annoncé que l’aide transportée par plus de 200 camions avait été distribuée par l’ONU et des agences humanitaires et qu’environ 260 autres camions avaient été autorisés à entrer à Gaza, ainsi que quatre camions-citernes de l’ONU transportant du carburant.
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Mais l’ONU estime qu’il faudrait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d’hygiène pour subvenir aux besoins immenses des Palestiniens.
• Quels sont les autres pays qui vont apporter leur aide ?
Depuis lundi, les parachutages de vivres se multiplient, menés par la Jordanie, les Emirats arabes unis et pour la première fois ce mardi par le Royaume-Uni.
Lundi, le chancelier Friedrich Merz a annoncé que l’Allemagne allait organiser avec la Jordanie un « pont aérien de biens humanitaires vers Gaza ». De son côté, l’Espagne a annoncé lundi avoir prévu de larguer 12 tonnes d’aide alimentaire sur Gaza. « La famine à Gaza est une honte pour toute l’humanité, et l’arrêter est donc un impératif moral », a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
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Le président Donald Trump a annoncé, également lundi, la prochaine mise en place par les Etats-Unis de centres de distribution alimentaire dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, où selon lui il y a des signes d’une « vraie famine ».