Donald Trump a imposé une taxe de 15 % sur les produits européens exportés aux États-Unis. Mais derrière cette victoire politique affichée, les effets concrets sur le marché intérieur des États-Unis interrogent. Les consommateurs américains pourraient voir les prix grimper sous l’effet du protectionnisme.
Dimanche 27 juillet, les États-Unis et l’Union européenne ont scellé un accord douanier imposant une taxe de 15 % sur les produits européens exportés vers le marché américain. L’objectif : désamorcer une nouvelle escalade commerciale.
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L’économie mondiale semble pour l’instant digérer le choc tarifaire, selon les dernières prévisions publiées mardi par le FMI. Mais aux États-Unis, les signaux d’alerte se multiplient. Selon l’agence Associated Press, les premières répercussions de la politique douanière protectionniste voulue par Donald Trump commencent déjà à se faire sentir pour l’industrie. Un domaine qui dépend fortement des chaînes d’approvisionnement mondiales. Résultat, les coûts de production pourraient grimper de 2 à 4,5 % pour les usines américaines, annoncent les médias d’outre-Atlantique.
Une inflation pour les ménages ?
Une légère inflation qui pourrait atteindre les consommateurs. Une enquête menée par la Réserve fédérale d’Atlanta en juin révèle que la moitié des hausses de coûts liées aux surtaxes sera directement répercutée sur les prix du marché américain. Donald Trump affirme que les recettes générées par ces droits de douane serviront à réduire le déficit budgétaire et à relancer l’industrie. La Maison-Blanche persiste : l’inflation serait “inexistante”.
Mais cette stratégie suscite de plus en plus de scepticisme, notamment du côté des marchés intérieurs. D’autant plus que les chiffres de l’emploi ne plaident pas en sa faveur, du moins pour l’instant. Depuis l’annonce des tarifs douaniers en avril, les États-Unis ont perdu 14 000 emplois industriels, selon les données du Département du Travail.
Des produits français plus chers ?
Les contours du deal entre les États-Unis et l’Union européenne restent à définir, et ses conséquences concrètes sur le pouvoir d’achat des Américains sont encore incertaines. Pour compenser les surcoûts liés aux nouvelles taxes à l’importation, certains secteurs de l’industrie en Europe pourraient choisir d’augmenter leurs prix en Amérique. C’est le cas des exportateurs français de spiritueux : certains envisagent de répercuter la hausse des droits de douane sur le prix final des bouteilles qui auront traversé l’Atlantique. Ces produits seraient plus chers pour les ménages américains, qui auront du mal à remplacer le cognac ou l’armagnac par d’autres liqueurs de qualité équivalente, et n’auront pas le choix que de passer à la caisse s’ils veulent en consommer.
À court terme, cet accord représente peut- être une victoire politique pour Donald Trump. Mais rien n’est encore sûr quant à une victoire économique.