Employé depuis 18 ans, Nicolas Jacomet est le nouveau responsable de la carrosserie Larcade, une institution automobile de Tarbes, qui poursuit sa route.
Fin du XIXe siècle. Maurice Larcade ouvre une carrosserie qui plus de 120 ans plus tard portera toujours son nom. Dans la carrosserie qui a déménagé de la Courteboule où elle a vu le jour à l’avenue Joffre, dans les années 60, demeurent une équerre et un compas d’époque, datée e 1899 et forgée par le fondateur lui-même. “À l’époque, il travaillait sur des carrosses, détaille Pierre Larcade, dernier héritier de cette dynastie dans la carrosserie. Le principal client, c’était la ville de Tarbes et ses charrons, mais aussi les haras.”
C’est Maurice, le petit-fils du fondateur, qui déménagera la carrosserie près de la gare. Mais à son décès, en 1982, c’est Pierre, son fils, qui lui succède, bien que ce dernier ne se destinait pas à une carrière au garage. “J’ai repris avec ma mère pour sauver l’entreprise familiale, précise, Pierre. Je prenais des cours de soir pour me former. Puis, finalement, j’ai fait toute ma carrière ici. Ça m’a plu. Ça n’a pas toujours été facile, mais je suis allé au bout.” A l’heure de passer la main en 2019, Pierre dont les enfants avaient pris d’autres chemins que la carrosserie, s’est tourné vers Touria De Abreu, sa moitié, déjà en charge du volet administratif au sein de l’entreprise. Pierre ne désertera pas pour autant, travaillant comme salarié. “Je ne suis pas dégoûté du métier. Au contraire, s’il faut venir donner un coup de main, et Nicolas le sait, c’est avec plaisir.”

Car depuis quelques mois, c’est désormais Nicolas Jacomet, qui travaillait comme carrossier dans la maison depuis dix-huit ans, qui a pris la suite, devenant le premier gérant en dehors de la famille généalogique. “J’ai toujours voulu avoir mon entreprise, mais je n’étais pas prêt jusqu’ici, explique le nouveau gérant de cette société qui emploie un carrossier, un peintre, deux apprentis et une secrétaire. J’adorais travailler ici. J’ai pris les responsabilités au fur et à mesure. Mais je n’osais pas me mettre en avant. Aujourd’hui, j’en suis heureux, même si je suis parfois un peu loin de mon métier de carrossier.”
De leur côté, Pierre et Touria sont heureux d’avoir laissé l’entreprise “en famille. Nicolas a tenu à ce que ça reste la carrosserie L’arcade, avec le même fonctionnement. Il le mérite. Il s’est toujours beaucoup investi ici. Nicolas a un très bon contact avec les clients, pour qui ce n’est jamais vraiment un plaisir de venir en carrosserie.” Premier non Larcade à la tête de l’établissement, Nicolas Jacomet s’inscrit dans la tradition : “On travaille un peu d’une manière ancestrale. En donnant tous le meilleur dans la mesure de nos connaissances, en prenant le temps de faire les choses, qualitativement.”