July 27, 2025

"Je viens jouer la gagne": policier et champion de trial, Téo Colairo en démonstration ce samedi et en lice ce dimanche

l’essentiel
Champion d’Europe en titre de moto-trial, et policier, Téo Colairo est venu faire une démonstration devant l’hôtel de police de Cahors, ce samedi 26 juillet, en présence du commissaire Surlapierre et de représentants du monde du trial. Il est en lice ce dimanche, sur les allées Fénelon, pour le championnat de France.

À 29 ans, Téo Colairo évolue au sommet du trial international tout en portant l’uniforme de la police nationale. Engagé ce dimanche 27 juillet dans la première manche de championnat de France de trial urbain, à Cahors dans le Lot, il était en démonstration ce samedi devant le commissariat.

Téo Colairo sera en lice ce dimanche 27 juillet pour la première manche du championnat de France de trial urbain.
Téo Colairo sera en lice ce dimanche 27 juillet pour la première manche du championnat de France de trial urbain.
DDM – Charly Cornet

Ce double engagement, qui demande une discipline de fer, il le vit comme une chance : “Me rapprocher de la police nationale, ça a été une sortie. Sans ça, ça fait cinq ans que je ne ferais plus de moto, et j’aurais pu enlever bien des lignes à mon palmarès : deux fois vice-champion du monde, troisième, deuxième, et premier aux championnats d’Europe”.

Une passion découverte à 10 ans

Originaire de Grasse, c’est son père qui lui a transmis le virus du trial. “Mon père s’y est mis grâce à un ami, puis il a voulu en faire avec mon frère et moi. On louait des petites motos”. Très vite, la passion devient sérieuse. Téo a 10 ans, son frère 13. “Jusqu’à mes 13 ans, on roulait ensemble. Puis il a arrêté. Moi, j’ai continué”.

Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille. À 16 ans, en pleine ascension, il enchaîne les blessures. “J’ai eu un syndrome des loges aux bras, une épaule flinguée. J’ai passé une année blanche, deux opérations… Et à peine revenu, je me reluxe l’épaule. C’était dur”, se souvient-il. Pourtant, il rebondit. Six mois plus tard, il intègre l’équipe de France, enchaîne sur un championnat du monde et entame une carrière qu’il continue de construire avec résilience.

École de police et compétition

Téo Colairo aux côtés du commissaire Surlapierre.
Téo Colairo aux côtés du commissaire Surlapierre.
DDM – Charly Cornet

L’autre virage déterminant, c’est l’entrée dans la police nationale. “En trial, soit t’es pro, soit tes parents sont blindés. Moi j’avais ni l’un ni l’autre. La fédération m’a proposé le dispositif avec la police. Je n’ai jamais trop aimé l’école, mais j’ai quand même tenté de passer ce concours, et finalement, j’ai adoré la formation”. Major de promo en 2023, il signe cette même année une saison exceptionnelle : vice-champion d’Europe et du monde par équipe.

Dans ce quotidien ultra-codifié, il se forge un rythme de fer : “Tous les soirs, à 20 h 30 j’étais dans mon lit. Les gars dans ma chambre à l’école de police ne comprenaient pas. Et à la fin, ils ont compris que j’avais peut-être raison”. Il s’entraîne trois fois par semaine sur la moto, complète avec une préparation physique suivie, gère seul la mécanique de sa machine, tout en trouvant du temps pour sa jeune famille. “J’ai eu mon premier enfant l’année dernière, et on en attend un deuxième, confie-t-il. C’est pas facile, mais maintenant, je suis stable”.

“Quand on se fait plaisir sur la moto la gagne vient avec”

Au guidon, il a appris à lâcher prise. “Avant, je voulais absolument gagner. Et comme j’ai jamais été le meilleur, je le vivais mal. Maintenant, je sais qu’il faut du plaisir, et la gagne vient avec”. Ce rapport apaisé au sport n’empêche pas la compétitivité.

Actuellement troisième du championnat élite, il a pour ambition de gagner cette épreuve urbaine de Cahors. “C’est un format très court, faut pas faire d’erreur. Mais Cahors, c’est spécial pour moi. J’y ai été vice-champion du monde en 2014, j’y reviens presque tous les ans. Là, je viens jouer la gagne”.

De ses années de compétition, il garde des images fortes : “Battre mes idoles de jeunesse en 2018, c’est mon meilleur souvenir. Et rouler le championnat du monde indoor à Nice, là où j’ai vu ma première course en 2004, c’était irréel, j’avais des étoiles dans les yeux, je voulais que ça soit moi”. Quand on lui demande ce que l’enfant qu’il était, dirait de lui aujourd’hui, il répond : “Je pense qu’il n’en reviendrait pas”.

Son message aux jeunes est limpide : “L’envie, c’est le plus important. Même si on n’est pas premier, on aura gagné quelque chose”. Téo Colairo, lui, a gagné bien plus que des trophées : une vie équilibrée, entre passion, devoir et transmission.

En démonstration ce samedi devant le commissariat.
En démonstration ce samedi devant le commissariat.
DDM – Charly Cornet

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