La statue de Marianne avec un drapeau palestinien, place de la République à Paris, le 14 juin 2025. AMAURY CORNU/HANS LUCAS VIA AFP
« L’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue. » Dans ce contexte, « il faut enfin bâtir l’Etat de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient », a déclaré Emmanuel Macron jeudi 24 juillet. La décision française de reconnaître la Palestine a été qualifiée dans la foulée de « précipitée » par l’extrême droite, et commentée d’un « qu’il le fasse, maintenant ! » par la gauche.
• « Mieux vaut tard que jamais » pour la gauche
Le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a présenté jeudi comme une « victoire morale » la décision d’Emmanuel Macron. « La victoire morale est là mais on connaît la technique des annonces différées de Macron. […] Pourquoi en septembre et pas maintenant ? Et l’embargo sur les armes ? Et la rupture de l’accord de coopération ? Nous voulons l’arrêt immédiat du génocide. Nous voulons un engagement clair et immédiat contre le crime », a écrit Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social X.
Chez Les Ecologistes, la cheffe du parti Marine Tondelier a espéré « que cette annonce, dans l’attente de sa concrétisation à la rentrée, aide dès à présent les Gazaouis victimes d’un génocide en cours ». Et de cingler sur X : « Mieux vaut tard que jamais. » Son homologue socialiste, Olivier Faure, a salué la décision tout en exhortant de l’assortir « de sanctions tant que durera le génocide en cours ». « La France et l’UE ne doivent plus se payer de mots mais faire pression sur ce gouvernement suprémaciste et messianique qui persévère en comptant sur la veulerie des alliés historiques d’Israël », a continué Olivier Faure sur X.
Au parti communiste, Fabien Roussel a également réagi sur X : « L’heure est aux actes pour sauver le peuple palestinien ! Qu’il le fasse, maintenant ! La paix ne peut plus attendre. Qu’il agisse pour sanctionner Netanyahou et son gouvernement ! »
• Pour le RN, une « légitimité » donnée au Hamas
Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a, lui, qualifié jeudi de « précipitée » la décision d’Emmanuel Macron. « Si une solution à deux Etats est l’horizon à atteindre, la reconnaissance d’un Etat palestinien par Emmanuel Macron dans quelques jours accordera au Hamas, mouvement terroriste islamiste, une légitimité institutionnelle et internationale inespérée. Il s’agit d’une décision précipitée, davantage motivée par des considérations politiques personnelles que par une sincère recherche de justice et de paix », a écrit Jordan Bardella sur le réseau social X.
L’allié du RN Eric Ciotti, à la tête de l’Union des Droites pour la République, a également réagi : « La reconnaissance de la Palestine annoncée par Emmanuel Macron est une décision précipitée, prise pour de pures raisons électoralistes, et indécente après les massacres du 7-Octobre. Après trois défaites électorales, le chef de l’Etat n’a plus aucune légitimité pour engager la France sur un sujet aussi sensible. C’est au Parlement de se prononcer. »
• La macronie parle d’une « décision historique et tant attendue »
Côté camp présidentiel, la ministre de l’Education Elisabeth Borne a salué la décision. « La solution à deux Etats, dans des conditions clairement énoncées, est l’unique chemin pour une paix et une sécurité durables au Proche-Orient et la protection des populations civiles », a écrit l’ancienne Premier ministre sur X. Son collègue de l’Aménagement du territoire François Rebsamen a, lui, remercié Emmanuel Macron « pour cette parole claire et nécessaire ».
A l’Assemblée, le président des députés MoDem Marc Fesneau a lui aussi remercié le président « de cette décision historique et tant attendue par le peuple palestinien et tous ceux qui forment le vœu sincère d’une solution à deux Etats ».
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A droite, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a aussi réagi : « La décision annoncée ce soir […] est historique, attendue et courageuse. Elle honore nos valeurs universelles, mais elle nous oblige immédiatement à agir. […] La France devrait donc prendre immédiatement l’initiative d’une vaste opération humanitaire internationale visant à acheminer directement à Gaza des vivres, des médicaments et du matériel médical d’urgence. »