Des Palestiniens attendent de la nourriture lors d’une distribution à Gaza City, dans la bande de Gaza, le 26 juillet 2025. OMAR ASHTAWY APAIMAGES/SIPA
Le chef de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a estimé ce samedi 26 juillet que la reprise de ces largages d’aide humanitaire par voie aérienne au-dessus de Gaza constituait une démarche « inefficace » face à la catastrophe humanitaire qui ravage le territoire palestinien.
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« Les largages aériens ne mettront pas fin à la famine qui s’aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés », a écrit sur X Philippe Lazzarini, qui dirige cette agence très présente dans la bande de Gaza.
Vendredi, un responsable israélien a déclaré à l’AFP que les largages d’aide humanitaire allaient reprendre rapidement dans la bande de Gaza, précisant que les Emirats arabes unis et la Jordanie piloteraient ces parachutages.
La situation humanitaire dans Gaza s’est détériorée, des organisations internationales ayant alerté sur une flambée de la malnutrition infantile. « Une famine provoquée par l’homme ne peut être résolue que par la volonté politique », a estimé Philippe Lazzarini. Sans prendre à partie Israël, qui a l’UNRWA dans son collimateur, il a appelé à ce que l’ONU puisse intervenir « à grande échelle et sans obstacles » dans Gaza.
Israël à nouveau sous pression internationale
Le Royaume-Uni se prépare à larguer de l’aide humanitaire à la population de Gaza et à évacuer des « enfants ayant besoin d’une assistance médicale », a annoncé ce samedi un porte-parole de Downing Street.
« Le Premier ministre (Keir Starmer) a expliqué comment le Royaume-Uni allait également mettre en œuvre des plans visant à collaborer avec des partenaires tels que la Jordanie pour acheminer de l’aide par voie aérienne et évacuer les enfants ayant besoin d’une assistance médicale », a déclaré le porte-parole dans un communiqué, publié à l’issue d’un entretien téléphonique entre Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz. La veille, Paris, Berlin et Londres ont exhorté le gouvernement israélien à « lever immédiatement les restrictions sur l’acheminement de l’aide ».
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Israël fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique dans le territoire palestinien. Fin mai, il a très partiellement assoupli un blocus total imposé début mars, qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
Dans un communiqué publié vendredi, l’armée israélienne a affirmé qu’« Israël ne limite pas le nombre de camions entrant dans la bande de Gaza » et que les « organisations humanitaires internationales et (les) agences des Nations unies » ne collectent pas l’aide une fois qu’elle entre dans le territoire palestinien.
Un tiers des Gazaouis ne mangent pas pendant des jours
De nombreuses organisations humanitaires opérant dans Gaza affirment depuis des mois être confrontées à des contraintes et des restrictions les empêchant de fait de répondre à la crise humanitaire : limitations sur les types de denrées, contraintes administratives lourdes…
Les besoins à Gaza sont pourtant énormes, selon les ONG et de nombreux témoignages recueillis par l’AFP sur le terrain. Selon le Programme alimentaire mondial, l’agence de l’ONU s’occupant de l’aide alimentaire, un tiers environ des habitants de la bande de Gaza ne mangent pas pendant des jours.
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Le Cogat, un organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens, a affirmé ce samedi que le chargement de 600 camions attendait d’être déchargé par les organisations internationales.
Les Emirats, la Jordanie, la France et d’autres pays avaient participé à des parachutages d’aide humanitaire sur Gaza en 2024. Ces opérations ont parfois été critiquées, principalement en raison de morts causées par la chute de colis, mais aussi parce qu’elles nécessitent une logistique complexe pour un volume d’aide limité.