Ils sont Gersois et à l’origine de l’une des séquences du Tour de France 2025 les plus relayées sur les réseaux sociaux. Nous avons rencontré Armand et Anthony, un père et son fils, et surtout un duo à l’imagination débridée… comme leur motocross lancée sur un champ de chaume.
Skis et chaussures adaptées aux pieds, un masque sur le nez, le regard déterminé avec un brin de folie. Tout laisse penser qu’Armand Sémont (62 ans) s’apprête à s’élancer du haut d’une piste enneigée.
Et pourtant… nous sommes le 17 juillet 2025, le mercure dépasse les 30 degrés. Tracté avec une corde par la motocross de son fils Anthony (17 ans), le Gersois torse nu file sur un champ de chaume aux côtés des coureurs du Tour de France sur la route nationale voisine (N21).
Les images captées par l’hélicoptère et les caméras du Tour n’ont pas mis longtemps à être relayées en masse sur les réseaux sociaux, avec des millions de visionnages. Beaucoup d’internautes ont été amusés mais aussi impressionnés par la performance.
? Why not?
? Et après tout pourquoi pas ?#TDF2025 pic.twitter.com/ha6dqsx36h
— Tour de France™ (@LeTour) July 17, 2025
“On ne s’attendait pas à un tel engouement, c’est hallucinant. Au départ, le but était simplement de faire une animation sympa pour le Tour de France et de rigoler avec les copains. On était 25 et on a fait la fête toute la journée”, confie le jeune retraité.
Une idée folle mais maîtrisée
Mais comment l’idée de faire du ski au bord d’un champ, sur le tracé de la Grande Boucle, lui est-elle venue à l’esprit ? À vrai dire, l’idée ne date pas d’aujourd’hui : “En 2020 nous avons organisé une soirée et j’ai fait la même surprise aux amis. Sauf que je n’étais pas tiré par une moto mais par un tracteur. Et puis la veille de la 12e étape, je me suis dit en rigolant : ‘Je charge les skis, les chaussures. On sait jamais.’ C’est comme ça que cette idée a émergé.”

Le matin du départ des coureurs d’Auch, Armand et Anthony réalisent un premier essai sur la parcelle d’un ami, entre Saint-Jean-le-Comtal et Labéjan. “Notre vitesse au départ était trop élevée, il ne fallait pas dépasser les 40 km/h. Ce test a permis de faire quelques ajustements.”
En effet, “un tas de critères devait être pris en compte”, assure le père : “Peut-être qu’avec l’âge, j’ai eu la sagesse de penser à différents facteurs : la vitesse, une bonne maîtrise, le champ, les cailloux… Faut surtout pas paniquer mais j’étais assez serein.”
“Mes cuisses, c’est du bon poulet gersois !”
Pour préparer au mieux leur surprise, le duo a placé des amis en amont pour prévenir l’arrivée du peloton. “J’ai démarré la moto en avance pour pouvoir être synchronisé avec les coureurs mais on n’a pas réussi à les suivre longtemps”, s’amuse Anthony.

L’ancien employé communal explique avoir eu pleinement confiance en son fils, ayant de l’expérience à moto depuis petit. Mais surtout, Armand peut compter sur sa bonne condition physique : “Mes cuisses, c’est du bon poulet gersois !”
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Au-delà de l’événement, c’était aussi un véritable exploit physique : “Une horreur pour les bras, ils étaient en feu. Je n’en revenais pas, on a fait un kilomètre !”
Si cette expérience a été un beau moment de partage entre un père et fils, les deux Gersois ne sont pas rassasiés… surtout Armand. “Si le Tour de France revient par ici, on prévoit de nouveau une belle surprise. J’ai encore pleins d’idées en tête mais on garde précieusement le mystère.”