À Tel-Aviv, la population proteste de plus en plus contre le sort réservé aux habitants de l’enclave palestinienne et dénonce une guerre d’usure.
Il y a quelques mois, ils n’étaient pourtant qu’une poignée. Mardi 22 juillet, plusieurs milliers d’Israéliens ont défilé à Tel-Aviv pour exiger la fin de la guerre à Gaza et dénoncer la famine qui menace la population palestinienne, après plusieurs mois de blocus israéliens. Une mobilisation portée par les familles d’otages, de soldats, et rejointe par des citoyens indignés.
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Une guerre qui ne fait plus sens
Alors que le gouvernement nie toute responsabilité et accuse le Hamas de “provoquer une pénurie”, les manifestants ont dénoncé cette situation en défilant avec des sacs de farine sur les épaules. “Nous voulons montrer que, ici, on peut obtenir de la farine ou du pain n’importe où alors que les habitants de Gaza ne peuvent même pas rêver d’un sac de farine”, explique une manifestante auprès de France 24.
Mais ce n’est pas la seule revendication. Beaucoup pointent du doigt la dérive politique d’un conflit qui s’éternise. “Aujourd’hui, cette guerre sert uniquement les intérêts de Netanyahu : pour qu’il n’y ait pas de commission d’enquête et pour que son procès soit retardé. C’est pour cela que nous sacrifions nos enfants”, déplore le père d’un soldat auprès du Times of Israël.
Certains parents de militaires et réservistes engagés dans l’enclave dénoncent cette guerre d’usure, “sans direction”, où les mêmes bâtiments sont repris et perdus à répétition. “Nos enfants sont broyés. On les sacrifie pour des raisons politiques”, accuse un père. Mais malgré une contestation populaire de plus en plus visible, le gouvernement de Benyamin Netanyahu refuse systématiquement tout recul de son action militaire dans l’enclave.