July 26, 2025

« Voir la campagne qui s’anime, c’est quelque chose qui nous marque très petit » : Albain Guillaud, éleveur d’oies, première génération

l’essentiel
Chaque génération rajoute sa pierre à l’édifice. Albain Guillaud a rejoint l’exploitation familiale en 2022 à Doudrac. Avec sa compagne Mathilde, ils ont rajouté leur touche personnelle : l’élevage et le gavage d’oies. Retour sur cette aventure familiale.

La suite logique d’une belle aventure familiale à Doudrac. Albain Guillaud représente la troisième génération d’exploitants agricoles. Avec Mathilde, sa compagne, ils élèvent des oies depuis 2023. Une pierre rajoutée à l’édifice de l’héritage familial. « Mes grands-parents ont acheté la ferme dans les années 1970. Ils y ont développé de grandes cultures et l’élevage de taurillons à l’engraissement. Puis, mon père est arrivé dans les années 1990. Lui, il a apporté plus de surface pour les grandes cultures, mais aussi la production de prunes, pour le pruneau qu’on connaît bien », raconte l’agriculteur de 24 ans.

« Par contre, on a arrêté l’élevage des taurillons dans les années 2010, parce que ce n’était plus économiquement intéressant », précise-t-il. L’agriculteur a toujours baigné dans l’univers agricole. Son moment favori pendant l’enfance, les récoltes. « Voir la campagne qui s’anime, c’est quelque chose qui nous marque très petit et qui nous donne envie de continuer ce métier-là. On voit le fruit du travail. Dès que je pouvais monter sur un tracteur, à partir de l’âge de 5-6 ans, je le faisais », explique-t-il.

« C’était le côté noble de l’animal qui nous plaisait »

Albain Guillaud s’est officiellement installé en 2022 sur l’exploitation familiale après un baccalauréat STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) obtenu au lycée de Sainte-Livrade-sur-Lot et un BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole), où il a rencontré sa compagne.

C’est durant son BTS qu’Albain a effectué un stage chez un éleveur d’oies près de Périgueux. « C’est une ferme qui change un peu de ce qu’on connaît, nous, en Lot-et-Garonne », précise l’agriculteur.

Depuis, les oies ne l’ont pas lâché d’une aile. Un véritable coup de cœur. En plus du côté affectif, « c’était le côté noble de l’animal qui nous plaisait. C’est un animal qui est majestueux, qui a un caractère, une corpulence vraiment respectable, par rapport au canard qui, lui, est un petit animal qui se laisse faire. L’oie, il y a vraiment un échange avec l’éleveur », poursuit le passionné. Ensuite, il y a le côté gustatif : « La viande et le foie gras vont être beaucoup plus fins, en goût ». Et enfin le côté économique : « L’oie est beaucoup plus rare et beaucoup plus compliquée à élever. On peut en élever moins et bien gagner notre vie ». Une activité qui trouve ses consommateurs : « il y a plus de demande que d’offre ».

Une production de A à Z

Élever des oies dans une région où le canard prime. « Sur le marché du foie gras dans la région, 95 % c’est du canard. L’oie ce n’est que 5 % du marché », explique Albain. L’arrivée de l’industrialisation “dans les années 1960-1970” a mis au placard l’élevage d’oies pourtant populaire “dans les années 1950” au profit du “canard, plus simple et rapide à élever et à gaver”. Chez Albain et Mathilde, l’élevage d’oie se fait de la culture de céréales à la transformation de l’animal en produit de consommation, en passant par l’élevage et le gavage. Un production sur place de A à Z. « On abat nous-mêmes nos animaux avec notre abattoir sur place », précise Albain. Une production qui se veut locale et proche des consommateurs : « Ce qui nous manquait avant qu’on ait les oies et la vente à la ferme, c’était ce contact avec le consommateur en direct. Cet échange, je trouve qu’il est important et qu’il était à remettre au centre de la table, parce qu’on s’aperçoit qu’aujourd’hui, notre métier n’est plus forcément compris comme avant ».

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