July 25, 2025

"Il faut un vrai couvre-feu nocturne" : bientôt une décision sur les nuisances aériennes de l’aéroport Toulouse-Blagnac

l’essentiel
Un plan de réduction du bruit devrait être présenté en septembre par le préfet de la Haute-Garonne dans le cadre de l’étude d’impact selon l’approche équilibrée de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Il devrait tenir compte de certaines propositions des associations environnementales, notamment sur l’interdiction des vols de nuit.

Au pays d’Airbus, c’est la quadrature du cercle. Comment concilier l’économie florissante de l’industrie aéronautique et l’activité en forte croissance de la plateforme aéroportuaire de la Ville rose avec le confort et la tranquillité auditive des populations riveraines toujours plus nombreuses ? L’équation des nuisances sonores aériennes, mise sur la table depuis maintenant de longues années, n’est pas simple à résoudre. Mais à force d’études, de commissions et autres ateliers de concertation réunissant élus locaux et associations environnementales, sous l’égide du préfet de la Haute-Garonne, elle pourrait trouver un début de solution à la rentrée prochaine. C’est en tout cas ce que laisse entendre la préfecture, où se tenait, ce vendredi, une réunion du Comité de pilotage de l’étude d’impact selon l’approche équilibrée de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.

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Le collectif contre les nuisances aériennes s’inquiète de l’arrivée d’une nouvelle génération d’avions plus gros et plus bruyants.
Le collectif contre les nuisances aériennes s’inquiète de l’arrivée d’une nouvelle génération d’avions plus gros et plus bruyants.

En jeu, la révision du plan d’exposition au bruit (PEB) que les pouvoirs publics ont concentré sur l’étude du trafic nocturne, de loin le plus problématique, avec une projection à 2029 pour une estimation prévisible des décollages et des atterrissages sur le tarmac toulousain. Pour l’heure, le préfet Pierre-André Durand a déjà avancé des propositions, celles du scénario dit ” 2 bis sécurisé”, pour réduire le trafic aérien “en cœur de nuit”, soit sur la plage horaire allant de 23 h 30 à 6 heures du matin.

La maîtrise du trafic nocturne

” La maîtrise du trafic nocturne est la seule mesure qui permettra d’atteindre les objectifs de réduction du bruit dans les zones exposées pour lesquelles les valeurs limites de décibels sont dépassées”, expliquait-il, l’an dernier, dans une lettre à Chantal Beer-Demander, la présidente du collectif contre les nuisances aériennes de l’aéroport. (CCNAAT). Sauf que si l’interdiction de programmer des décollages la nuit est censée devenir la règle, le préfet assortit le dispositif d’un système de dérogations pour les avions dont l’arrivée a été retardée. ” Le problème c’est qu’il prévoit 400 dérogations sur l’année, là où en compte 25 à Beauvais par exemple, s’insurge Chantal Beer-Demander. Si l’on rajoute les vols de Chronopost, cinq par semaine, on arrive quasiment à 800 vols autorisés. Le système de la dérogation est un leurre, on a aucune garantie d’avoir moins de bruit à terme”. La présidente du collectif toulousain reconnaît quand même qu’arrêter de programmer des vols au décollage “en cœur de nuit” est déjà une bonne chose, mais elle plaide pour un arrêté préfectoral de restriction ferme et définitif.

” Non aux gros avions bruyants”!

“Pourquoi ne pas instaurer un couvre-feu comme dans nombre d’aéroports, que ce soit à Francfort, Orly ou Bâle-Mulhouse”, interroge-t-elle. Tout en assurant comprendre les contraintes et envisager des exceptions pour les avions sanitaires ou gouvernementaux, voire ceux d’Airbus.

” On pourrait même faire jouer une clause de grand-père pour les avions de la poste”, suggère-t-elle. Reste la question de l’interdiction pure et simple des avions les plus bruyants, que Chantal Beer-Demander défend. ” On voit arriver une nouvelle flotte de Boeing 737-800, utilisés par les compagnies low cost comme Ryanair ou Transavia qui nous inquiète, souligne-t-elle. Or paradoxalement, plus un avion est gros et plus il a le droit de faire du bruit. On ne veut pas qu’ils puissent réveiller les Toulousains en pleine nuit”. Le collectif contre les nuisances aériennes a transmis, début juillet, une contribution très documentée à la préfecture. ” Le préfet a laissé entendre qu’il allait en tenir compte”, confie Chantal Beer-Demander. Rendez-vous en septembre !

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