Le site industriel investit plus de 10 M€, sur quatre ans, pour réduire encore ses prélèvements dans l’Ariège et rester en dessous des autorisations accordées. Depuis 2010, Aubert et Duval Pamiers (métallurgie lourde) les avait déjà diminués de 80 %. Ils n’interviennent qu’en dernier recours dans les processus de fabrication.
Quatre ans de travaux, plus de 10 M€ d’investissements épaulés par l’Agence de l’Eau : Aubert et Duval se veut exemplaire en matière de consommation d’eau. Le site industriel ariégeois, installé en bordure du fleuve depuis deux cents ans, réduit d’année en année sa dépendance au cours d’eau dans ses procédés. C’est une préoccupation ancienne qui se perpétue aujourd’hui : « Depuis 2010, plusieurs plans de travaux ont été mis en œuvre sur le site pour partiellement fermer le réseau d’eau, avec à la clef une réduction de 80 % des prélèvements dans l’Ariège », rappelle Pierre-André Durand, préfet de Région, en visite ce mercredi 23 juillet à Pamiers.

Pour limiter les prélèvements, A & D s’est engagé dans un programme ambitieux incluant notamment la mise en œuvre de refroidisseurs hybrides, complétés par un groupe froid, et la restructuration du réseau pour intégrer ces modifications, « en maintenant l’activité pendant les travaux », précise Lionel Guimbard, directeur du site. Ces aménagements amélioreront significativement la réutilisation des eaux, réduisant ainsi les besoins en prélèvement. Par ailleurs, ce programme d’investissement s’accompagne de mesures de sécurisation en cas de pollution accidentelle, grâce à la mise en place de bassins de confinement adaptés. « Ce projet de modernisation du réseau s’inscrit dans la volonté de l’entreprise de s’adapter au changement climatique », résume Antoine Galan, président du groupe.

Cette démarche volontaire et ambitieuse illustre pleinement les actions régionales de l’État en matière de sobriété hydrique : « Aubert et Duval figure en effet parmi les 110 sites à fort enjeu identifiés en Occitanie », un territoire particulièrement exposé au changement climatique, rappelle Pierre-André Durand. L’ambition conjugue responsabilité écologique et compétitivité économique. « Ces entreprises comptent au total 15 000 emplois », souligne-t-il. « Il y a un double enjeu : compétitivité et continuité », complète Élodie Galko, directrice de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne. L’Agence a mobilisé une aide de 1,60 M€ pour soutenir les efforts du groupe métallurgique.

Au total, A & D entend rester en deçà de ses autorisations, soit 1 million de m³ par an. « Nous allons piloter le site pour rester 30 % en dessous de cette autorisation, malgré l’augmentation de notre activité prévue pour les prochaines années », précise Lionel Guimbard. Aubert et Duval compte aujourd’hui 1 100 salariés et poursuit ses recrutements. Le complexe de production est spécialisé dans la fabrication de pièces pour l’aéronautique (70 % de son activité), ainsi que pour les secteurs de l’énergie et de la défense.
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