En se rendant sur un chantier forestier à Boutx, dans le Comminges, un bûcheron a eu la surprise de croiser un ours qui courait au milieu de la piste. Une rencontre furtive qu’il a eu le temps de filmer depuis sa voiture avant que l’animal ne se sauve.
“Je l’ai aperçu au loin alors je me suis rapproché”, raconte Matthieu Arrieu, encore ému par cette scène unique. Ce bûcheron commingeois circulait en voiture sur une piste forestière de Boutx, un matin de début juillet, lorsqu’un mouvement furtif a attiré son regard. Devant lui, un ours brun filait à toute vitesse sur le chemin.
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Quelques secondes de course, puis l’animal s’éloigne avant de bondir sur le bas-côté et de disparaître dans la végétation dense. La vidéo, courte mais impressionnante, montre l’ours à quelques mètres seulement du véhicule. “Il était à 5 ou 10 mètres de moi”, précise Matthieu Arrieu, soulagé de s’être trouvé à l’intérieur de sa voiture au moment de cette rencontre inattendue. “J’avais déjà vu quelques traces de l’ours dans le Luchonnais, mais je ne pensais pas en voir un en vrai. C’est un gros coup de chance”, admet le bûcheron.
Une espèce en expansion
Pour l’association Pays de l’Ours – Adet, la présence de l’animal dans ce secteur est tout à fait connue et n’a rien d’anormal. “En cas de rencontre, le comportement de l’ours est conditionné par celui de l’homme. Dans l’idéal, mieux vaut éviter de le poursuivre en voiture pour ne pas le perturber”, conseille Alain Reynes, directeur de l’association basée à Arbas.
Début juillet également, un berger s’est retrouvé face à un ours sur les hauteurs de Luchon. Des témoignages de plus en plus fréquents dans les Pyrénées qui traduisent l’expansion de l’espèce, dont l’aire de répartition continue de progresser. En 2024, 96 individus ont été recensés dans le massif, dont 22 oursons nés dans l’année, selon l’Office français de la biodiversité.
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Mais cette progression ne fait pas l’unanimité. Certains éleveurs, confrontés aux attaques sur leurs troupeaux, restent farouchement opposés à la présence de l’ours. En 2024, 310 prédations ont encore été recensées en France. Si les dispositifs de protection se développent, la cohabitation demeure fragile.