La brasserie créée en 2017 poursuit sa croissance : à côté des six bières cultes, de nouveaux produits et des marchés qui s’ouvrent. Le projet d’un nouveau bâtiment est dans les cartons.
Mathieu Daupleix, le fondateur, est toujours à la tête de la brasserie La Berlue qu’il a créée en 2017 sur la route de Castelnau-de-Montmiral, puis agrandie et transférée en 2021 à la ZAC de Roumagnac.
« Simplement, nous avons rejoint un groupe de trois autres brasseries artisanales et indépendantes comme nous pour mutualiser certains services. On est plus fort en groupe ». Toute aventure entrepreneuriale a son histoire, celle de Mathieu Dupleix comporte sa part d’insolite. Le consultant en sociologie a planché pendant quinze ans sur l’égalité hommes-femmes, les discriminations, etc.
Quand il a eu la sensation d’avoir fait le tour du métier, il a pensé à une reconversion. « Je brassais un peu dans ma cuisine. Les amis me disaient : c’est pas plus mal que ce qu’on achète. Je suis passé de 23 à 1 000 litres ». Mathieu a fait le grand saut, s’est installé en sortie de Gaillac dans un hangar improbable de 400 m2, avec un coin bar et des fêtes les vendredis soir. « On attendait 15 personnes, on en avait jusqu’à 800 pour les apéros-concerts ». La Berlue était le « place to be » de tous les âges et toutes conditions. Mais la brasserie était à l’étroit.
Dans ses nouveaux locaux de 1000m2, équipés en toiture solaires, la production est partie en crescendo : 3 200hl la première année, puis 4 300, 5 300 et on s’achemine vers les 6 300 en 2025. Toujours sur les mêmes valeurs : 100 % bio, des céréales locales et une autonomie quasi-intégrale, du concassage au brassage du malt, fermentation, garde, filtration, conditionnement et expédition. La Berlue la joue autonome et campe sur ses convictions en matière de réduction des déchets et démarches environnementales. Elle est présente sur tous les segments du marché avec ses six bières permanentes, « les Excentrique, Insolente, Insoumise, Lunatique, Désinvolte et Taquine, le best-seller de la gamme. Elle a aussi ses éphémères (Hivernale, Estivale) et ses sodas ni filtrés ni pasteurisés, peu sucrés.
Tous les segments du marché
L’enseigne tape dans l’œil des particuliers qui savent trouver sa boutique et répond à tous les segments du marché : fêtes de village et d’entreprises, associations, évènements festifs divers, avec ses 25 tireuses de grande capacité et les 70 petites qui sortent tous les week-ends en location pour les évènements familiaux.
La vente en fûts représente les deux tiers de l’activité. La Berlue intéresse également la Grande et Moyenne Distribution. « On ne fait pas d’ombre à nos petits clients, car les tarifs sont les même » précise Mathieu Daupleix. Les projets sont déjà inscrits sur la feuille de route : créer un nouveau bâtiment de stockage de 500 m2 – avec du solaire sur le toit – et robotiser la ligne de conditionnement.
« Sans supprimer un seul des neuf emplois permanents. Ils seront redéployés sur des activités plus intéressantes que la manutention ». Le sociologue qu’il était repointe son nez. « Un salarié est d’autant plus intéressé par son travail que la fonction qu’il occupe dans l’entreprise est intéressante ». Clin d’œil au monde du travail et au débat sur les retraites : l’équipe a conçu un « coffret antipénibilité » avec trois canettes : la Désinvolte, la Taquine et la Lunatique. À la Berlue, la pression ne se subit pas, elle se déguste.