La mise en place, en début d’année, d’un nouveau système de réservation des parcours de golf de la région toulousaine n’est pas du goût de tous les pratiquants, qui dénoncent “une grande pagaille” et des accès plus difficiles. Après une pétition, une action collective va être lancée devant la justice pour faire respecter les contrats en cours des abonnés.
Circulez, y’a rien à voir ! Si l’on s’en tient au discours de la société UGolf, qui gère la majorité des greens de France et de la grande région toulousaine, la mise en place d’un nouveau logiciel de réservation des parcours, en début d’année, n’est plus un sujet. Pourtant, après avoir lancé une pétition qui a recueilli un millier de signatures sur Facebook, Roch Flores, un golfeur assidu du bel espace de La Ramée, continue de dénoncer “un système injuste qui a mis la pagaille” en réduisant les plages d’accès aux différents terrains pour les abonnés.

” En fonction du prix que l’on paye, on pouvait jusqu’à présent réserver nos parcours par internet sur une plage courant de 7 à 14 jours pour les abonnements les plus chers, explique le leader de la contestation. Mais depuis le début de l’année, avec l’évolution informatique, ces délais ont été réduits à 3, 4 et 5 jours et c’est bien plus compliqué d’avoir de la place. Surtout le week-end, où les greens sont blindés”.
” Le contrat d’abonnement n’est pas respecté”
Pour Roch Flores, qui s’acquitte d’un abonnement de 1 500 euros pour l’accès aux golfs de tout le sud-ouest, il y a clairement une dégradation du service. ” J’ai payé, je veux pouvoir bénéficier des mêmes conditions, renchérit le golfeur. Or, aujourd’hui, je constate que c’est plus difficile de réserver un parcours et de joindre quelqu’un, quand je pouvais auparavant programmer mes départs sur un temps long”. Aujourd’hui, le golfeur veut fédérer les pratiquants mécontents dans une action collective en justice, “gratuite au nom de la protection juridique”, portée par l’avocat toulousain Aurélien Delecroix. ” Le nouveau logiciel mis en place par UGolf remet en cause, avant son terme, l’exécution du contrat et le service auquel les abonnés ont souscrit, explique le juriste. Il est clair que le prestataire a changé les modalités de fonctionnement au détriment de ses adhérents. Pris individuellement, cela peut être considéré comme véniel, mais collectivement les conséquences pour les golfeurs peuvent être plus importantes”. Aurélien Delecroix considère que l’action collective peut éviter que cela se reproduise à l’avenir en prévenant de nouvelles ruptures de contrat.
“Un changement d’habitudes”
Du côté de UGolf, Fabien Denoyan, le directeur général adjoint, ne comprend pas le procès qui lui ait fait. S’il a toujours concédé des problèmes techniques au moment de la mise en place du nouveau système de réservation, “qui a changé des habitudes”, il assure que “tout se passe très bien”, aujourd’hui. Avec une meilleure gestion des annulations. ” La seule chose qui diffère ce sont les délais de réservation que nous avons raccourcis, parce que nous voulions prévenir les défections et libérer des places, avec parfois des golfeurs qui s’inscrivent, mais qui pour une raison ou une autre annulent leur parcours au dernier moment”. Ce qui pénalise toute la communauté.
” Pour nous, la satisfaction des clients est primordiale, souligne-t-il. Nous sommes attentifs à leurs besoins et à leurs envies. Nous voulons simplement donner à tout le monde, actifs, retraités ou rentiers, la possibilité de jouer quand ils le souhaitent, de façon équitable”…En creux, il pointe l’animosité de Roch Flores, “qui a énormément réservé et… beaucoup annulé”. Pour le reste Fabien Denoyan, surpris par la procédure engagée, ne veut pas faire plus de commentaires. “Nous avons déjà répondu aux sollicitations de l’UFC Que-Choisir avec des éléments factuels et une argumentation solide, rappelle-t-il. On a dû être convaincants puisque nous n’avons pas eu de retour”. Aux juges, désormais, de trancher le litige.