December 23, 2025

Enceinte de 7 mois, une jeune femme de 24 ans est expulsée de son logement alors qu’elle a payé tous ses loyers

l’essentiel
L’arnaque à la location a frappé un jeune couple près de Lyon. Délogés en pleine trêve hivernale, ils sont considérés comme “squatteurs”. Malgré une grossesse avancée, Marion doit vivre séparée de son compagnon.

Une fin d’année cauchemardesque pour Marion* et son petit ami. Ils ont récemment été délogés de l’appartement qu’ils habitaient depuis près d’un an depuis près de Lyon (Rhône) en pleine trêve hivernale. Victime d’une arnaque à la location, le couple a reçu la visite d’un huissier lui indiquant qu’il avait 48 heures pour quitter l’appartement. La future mère de 24 ans a confié son désarroi à la rédaction de 20 Minutes.

Annonce sur Le Bon Coin

Tout commence il y a un peu plus d’un an lorsque Marion tombe sur une annonce publiée sur Le Bon Coin. Après des mois de recherches, l’espoir renaît pour le couple qui espère enfin pouvoir habiter ensemble malgré l’absence de plusieurs critères. “Le marché de l’immobilier lyonnais étant ce qu’il est, on a eu du mal à trouver quelque chose alors que nous étions tous les deux en CDI”, confie-t-elle à nos confrères.

À lire aussi :
La mission d’aide pour enfants brûlés vire au cauchemar : au moins 5 morts, dont un enfant de 2 ans, dans un accident d’avion

Pensant traiter avec le propriétaire de l’appartement, la jeune femme et son compagnon versaient chaque mois 890 € afin de payer le loyer. Mais une fois le bail signé, l’individu s’est volatilisé et ne répondait plus aux sollicitations de Marion lorsque cette dernière réclamait par exemple une réparation d’un volet cassé.

Considérés comme des squatteurs

L’affaire s’est transformée en cauchemar à un mois de Noël lorsqu’un huissier s’est présenté au domicile du couple. Le 19 novembre, ce dernier leur a indiqué qu’ils avaient deux jours pour quitter l’appartement. Sous le choc, les deux conjoints ne parviennent pas à réaliser l’ampleur du drame. Et l’intermédiaire ne répond évidemment pas. “Quand on a essayé de le joindre après le passage de l’huissier, pour lui demander des explications, il n’a plus donné aucun signe de vie”, précise la jeune femme à 20 minutes.

À lire aussi :
La trêve hivernale débute : les expulsions ont-elles augmenté ? Les associations tirent la sonnette d’alarme

La situation est juridiquement complexe mais Marion comprend qu’elle a été victime d’une arnaque. Selon les explications de l’huissier rapportées par la victime, la véritable propriétaire avait lancé une procédure contre des locataires qui ne payaient plus depuis quatre ans. Le couple se trouvait, à son insu, au cœur d’une sous-location frauduleuse. Considérés comme des “squatteurs”, ils ne bénéficient pas de la protection de la trêve hivernale, qui s’étend normalement du 1er novembre au 31 mars. Son quotidien est bouleversé, d’autant plus qu’elle est enceinte depuis près de 7 mois.

À lire aussi :
Jeanette, 75 ans, marche dans la rue : elle est éborgnée par un coup de planche cloutée, son agresseur est un récidiviste

Trêve hivernale

Aujourd’hui, le couple vit séparément chez ses parents respectifs. Une situation dramatique pour la jeune femme : “Je suis enceinte et je vais accoucher dans deux mois. Je devrais être en train de préparer la chambre de mon enfant”. Ils ont déposé une demande de logement social d’urgence. Leur expulsion a été rendue possible malgré la trêve hivernale qui a débuté le 1er novembre.

En effet, depuis la loi dite “anti-squat”, adoptée pour “protéger les logements contre l’occupation illicite” et en vigueur depuis le 1er janvier 2025, celle-ci permet au propriétaire ou bailleur d’obtenir plus rapidement la résiliation du bail ou l’expulsion en cas d’occupation sans titre.

À lire aussi :
Fin de la trêve hivernale ce lundi 31 mars : il y a eu 24 000 expulsions en 2024 en France, un record depuis 10 ans

Inscrite dans la loi depuis 1956, la trêve hivernale suspend les expulsions de locataires durant les cinq mois traditionnellement les plus froids de l’année. En 2024, des associations de lutte contre la précarité ont dénoncé un record “dramatique” après qu’un nombre inédit d’expulsions locatives a été remarqué. L’an dernier, 24 556 foyers ont subi une expulsion forcée avec l’appui des forces de l’ordre. “Soit une hausse de 29 % en un an et de 223 % en vingt ans !”, s’indignait la Fondation pour le Logement dans un communiqué.

*Le prénom a été changé

source

TAGS: