Une cérémonie en hommage aux victimes de l’attaque terroriste de la plage de Bondi à Sydney, le 21 décembre 2025. CHINE NOUVELLE/SIPA
Une semaine après l’attentat antisémite de Sydney qui a coûté la vie à au moins 15 personnes, l’enquête se poursuit. Dimanche 14 décembre, les deux assaillants ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes sur une foule qui célébrait la fête juive de Hanouka, sur la célèbre plage de Bondi Beach à Sydney. Une attaque préparée depuis « plusieurs mois » contre la communauté juive selon la police. Dans une vidéo retrouvée sur un téléphone portable, Sajid et Naveed Akram fustigent les « sionistes », assis devant un drapeau de l’Etat islamique.
Face à cette attaque, la plus meurtrière d’Australie depuis 1996, le gouvernement fédéral, ainsi que l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, tentent de réformer les lois sur les armes à feu. Le Premier ministre, qui a également présenté ses excuses à la communauté juive pour l’attaque, a appelé ce lundi 22 décembre à « créer une infraction aggravée » pour les appels à la haine.
· Une attaque « méticuleusement planifiée »
Les deux assaillants de l’attentat antisémite de la plage de Bondi à Sydney se sont rendus sur les lieux du crime « en repérage » quelques jours en amont, selon des documents de la police parus ce lundi. Ils se seraient notamment « entraînés aux armés à feu », selon la police, potentiellement dans la campagne en Nouvelle-Galles du Sud.
Sajid Akram, 50 ans, un Indien entré sur visa en Australie en 1998 et son fils Naveed Akram, né dans le pays il y a 24 ans, ont « méticuleusement planifié » l’attaque pendant « plusieurs mois ».
Alors que le père, Sajid Akram, a été abattu par la police, son fils Naveed a été transféré ce lundi de l’hôpital où il était soigné vers une prison, a indiqué la police. Il a été inculpé pour terrorisme et 15 meurtres.
D’après ces mêmes documents d’enquête, la police a également fait état d’une vidéo retrouvée sur un téléphone portable dans laquelle Sajid et Naveed Akram sont assis devant un drapeau du groupe jihadiste Etat islamique, récitent un passage du Coran et fustigent les « sionistes ».
Un drapeau de l’Etat islamique avait également été retrouvé plus tôt dans leur voiture.
· Le président australien désolé
Hué dimanche lors de l’hommage national à Sydney une semaine après la tuerie, le Premier ministre australien Anthony Albanese a présenté ce lundi ses excuses à la communauté juive du pays continent pour l’attentat antisémite.
« Je ressens le poids de la responsabilité pour les atrocités survenues alors que je suis Premier ministre et je suis désolé pour ce que la communauté juive et notre nation dans son ensemble ont enduré », a ajouté le chef du gouvernement.
Selon des estimations officielles, l’immense pays continent compte au moins 110 000 Australiens juifs.
« Nous ne laisserons pas les terroristes inspirés par l’Etat islamique gagner. Nous ne les laisserons pas diviser notre société, et nous surmonterons cette épreuve ensemble », a déclaré le Premier ministre australien aux journalistes.
· Vers une législation « la plus stricte du pays »
Lors de cette déclaration, Anthony Albanese a également appelé à un soutien de l’ensemble de la classe politique pour « créer une infraction aggravée pour ceux qui prêchent la haine ».
L’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dont Sydney est la capitale, a présenté ce lundi une nouvelle législation qualifiée de « la plus stricte du pays ». Le nombre d’armes autorisées par individu sera désormais limité à quatre. Les personnes exemptées, comme les fermiers, pourront posséder jusqu’à 10 armes.
Le gouvernement local estime qu’il y aurait 1,1 million d’armes à feu en circulation dans cet Etat, le plus peuplé d’Australie. La loi interdirait également l’affichage de « symboles terroristes », notamment le drapeau de l’Etat islamique.
Les autorités pourront également interdire les manifestations pendant une période pouvant aller jusqu’à trois mois à la suite d’un attentat. Ces réformes devraient être votées par le parlement local cette semaine. Après avoir annoncé qu’il comptait durcir la législation australienne contre l’extrémisme, Anthony Albanese avait annoncé vendredi un programme de rachat des armes à feu en circulation. Il a martelé qu’il « n’y avait aucune raison pour qu’une personne vivant la banlieue de Sydney ait besoin d’autant d’armes à feu », allusion aux six armes légalement détenues par l’un des assaillants.
Chris Minns, Premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud, a déclaré ce lundi qu’il envisageait également, en 2026, un durcissement de la législation sur les discours de haine, notamment sur les slogans appelant à « mondialiser l’intifada ».

