La mère d’une otage israélienne colle le mot « Home » (maison) sur certains des noms figurant sur le « mur des otages » à Berlin, le 14 octobre 2025. ANNETTE RIEDL/DPA/SIPA
Quelques jours après la mise en œuvre d’une première phase de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé ce mercredi 15 octobre au soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l’accord. Que s’est-il passé ?
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• Dépouilles d’otages
Aux termes de l’accord du cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël sur la base du plan du président américain Donald Trump, le Hamas devait remettre tous les otages encore détenus à Gaza, les vivants et les morts, dans les 72 heures suivant la cessation des hostilités, soit au plus tard à 9 heures GMT (11 heures à Paris) lundi.
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Le mouvement palestinien a bien libéré dans les temps les 20 otages vivants, mais il n’a pour l’instant remis que neuf dépouilles de captifs sur les 28 retenues à Gaza : quatre lundi soir, trois mardi et deux mercredi.
« Nous avons rempli notre engagement au titre de l’accord en remettant tous les prisonniers israéliens vivants, ainsi que les corps auxquels nous avons pu accéder », a assuré le Hamas. « Quant aux dépouilles restantes, leur récupération et extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial. »
• Israël menace de reprendre les combats
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a menacé par communiqué de reprendre « les combats et agira pour une défaite totale » si « le Hamas refuse de respecter l’accord ».
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Le mouvement islamiste palestinien continue de nous dire qu’il compte « honorer l’accord » sur Gaza et rendre les corps des otages décédés, a dit à des journalistes mercredi un haut responsable américain, sous le couvert de l’anonymat.
Le Hamas avait affirmé plus tôt avoir remis à Israël toutes les dépouilles d’otages auxquelles il avait pu accéder. En échange du retour mardi des dépouilles de trois captifs, Israël a remis à Gaza 45 dépouilles de Palestiniens.
• Appel à couper l’aide humanitaire
Accusant le Hamas de jouer la montre et de violer l’accord de cessez-le-feu, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure et figure de l’extrême droite israélienne, a de nouveau appelé mercredi le Premier ministre Benyamin Netanyahou à couper totalement l’aide humanitaire pour Gaza.
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Plus tôt, la radio-télévision publique israélienne KAN avait présenté comme imminente la réouverture du passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza, crucial pour l’afflux de l’aide humanitaire qui attend du côté égyptien. Mais il est resté fermé jusque-là. L’ONU a exhorté Israël à ouvrir « immédiatement » tous les accès de la bande de Gaza à l’aide humanitaire.
« Nous voulons que tous [les] points de passage soient ouverts et que l’accès soit totalement libre », a déclaré à l’AFP au Caire Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l’ONU. « Nous voulons que cela se fasse maintenant, dans le cadre de l’accord » de cessez-le-feu, a dit Tom Fletcher, soulignant « l’urgence totale » de la situation et la nécessité de « livrer de l’aide à grande échelle ». Fin août, l’ONU a déclaré une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.
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Israël autorise actuellement l’acheminement de l’aide humanitaire essentiellement via le passage de Kerem Shalom (sud), mais les organisations humanitaires se plaignent des lenteurs administratives et des contrôles de sécurité.
Selon l’ONU et l’Organisation mondiale de la Santé, Israël a permis ces derniers jours l’entrée d’aide humanitaire et médicale, notamment de gaz de cuisine, pour la première fois depuis mars, ainsi que des tentes supplémentaires pour les déplacés, des fruits frais, de la viande congelée, de la farine ou des médicaments.
Dans la bande de Gaza, des habitants affamés interceptent régulièrement les camions d’aide pour voler et stocker de la nourriture, ce qui empêche une distribution ordonnée vers les communautés les plus touchées, selon une source humanitaire.