Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Jérusalem, le 7 décembre 2025. ARIEL SCHALIT / AFP
Les Etats-Unis ont annoncé ce jeudi 18 décembre des sanctions visant deux autres juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui ont enquêté sur Israël, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahou fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour depuis novembre 2024. Les juges nouvellement frappés de sanctions sont Gocha Lordkipanidze, ancien ministre de la Justice de Géorgie, et Erdenebalsuren Damdin, de Mongolie.
Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a justifié cette décision en expliquant notamment que ces deux juges avaient récemment voté avec la majorité de la Cour pour le rejet d’une demande d’Israël, qui contestait la compétence de la CPI pour enquêter sur des crimes présumés commis lors de la guerre dans la bande de Gaza contre le Hamas.
« Nous ne tolérerons pas les abus de pouvoir de la CPI qui violent la souveraineté des Etats-Unis et d’Israël et soumettent à tort des ressortissants américains et israéliens à la juridiction de la CPI », a déclaré le secrétaire d’Etat, cité dans le communiqué. Le département d’Etat entend continuer à imposer des « conséquences » pour ce qu’il qualifie d’« abus de pouvoir » de la CPI, est-il ajouté. Les sanctions interdisent aux juges d’entrer aux Etats-Unis et bloquent toute transaction immobilière ou financière avec eux dans la première économie mondiale.
• Des sanctions déjà prononcées contre neufs autres magistrats
« La CPI rejette fermement les nouvelles sanctions américaines » annoncées « à l’encontre des juges Gocha Lordkipanidze (Géorgie) et Erdenebalsuren Damdin (Mongolie) », a déclaré dans la foulée la cour de La Haye dans un communiqué.
Ces sanctions font suite à celles déjà prononcées contre neuf magistrats et procureurs de la CPI. « Ces sanctions constituent une atteinte flagrante à l’indépendance d’une institution judiciaire impartiale, qui opère conformément au mandat que lui ont conféré les États parties », a fustigé la cour.
« De telles mesures, ciblant des juges et des procureurs élus par les États parties, portent atteinte à l’état de droit », a-t-elle ajouté. « Lorsque des acteurs judiciaires sont menacés pour avoir appliqué le droit, c’est l’ordre juridique international lui-même qui est mis en péril », a-t-elle poursuivi. La cour a ajouté qu’elle « continuera d’exercer son mandat avec indépendance et impartialité, en pleine conformité avec le Statut de Rome », son texte fondateur.
• Netanyahou salue « l’acte fort » des Etats-Unis
De son côté, Benyamin Netanyahou a salué « l’acte fort » des Etats-Unis. « Israël apprécie le leadership décisif et les actes forts du secrétaire d’Etat (Marco Rubio) ainsi que la détermination des Etats-Unis sous la direction du président (Donald Trump) à lutter contre le fléau de l’usage du droit comme arme, qui constitue une grave menace pour nos deux nations », a écrit le Premier ministre israélien son compte X.

