Reportage
Au bilan de Donald Trump, un an après sa réélection, il y a sa mainmise sur la capitale américaine, dont il veut faire un symbole de son « âge d’or » : Maison-Blanche transformée en palais kitsch, nouveaux restaurants trumpistes, militaires dans les rues… La ville de l’élite démocrate se mue en village Potemkine du « Make America Great Again ».
Pour aller plus loin
« Bienvenue dans MAGAmerica, où la sagesse, l’honnêteté et la réalité sont interdites. » La pancarte face à la Maison-Blanche semble sortie de la dystopie « 1984 » de George Orwell. Mais elle date de cette année. Du moins elle datait. Car elle a disparu. Avec toutes les autres, les « Mettez fin au génocide », « Rejetez le fascisme », « Libérez D.C. de cette merde ». Le 18 septembre, des agents fédéraux ont démantelé le plus vieux « peace vigil » d’Amérique, la veillée pour la paix à la Maison-Blanche, une manifestation silencieuse qui avait survécu à sept présidents. Quarante-quatre ans qu’elle était là, sur Lafayette Square, face aux grilles du pouvoir avec son auvent de guingois, ses pancartes délavées par la pluie et le soleil, et ses bénévoles se relayant 24 heures sur 24. Jusqu’à ce qu’un commentateur conservateur attire l’attention du président sur ces panneaux « anti-Trump, la plupart du temps », le défiant sur le pas de sa porte. Le roi a vu rouge : « Enlevez-le, tout de suite. » Quelques semaines plus tard, le service des parcs nationaux décrétait que le « peace vigil » était « non conforme » et portait atteinte à l’esthétique et à la sécurité du lieu.
La fresque Black Lives Matters, hommage à George Floyd étouffé par un policier en 2020, a aussi été effacée. Les habitants regardent impuissants leur capitale se muer en village Potemkine. Eviction des sans-abri, suppression de la contestation, rénovation pompeuse de la Maison-Blanche, mise au pas d…
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