Guillaume Martin-Guyonnet, coureur français de la Groupama-FDJ et plusieurs fois parmi les 10 premiers du Tour de France, a livré ce mercredi 17 décembre son avis sur l’évolution du cyclisme. Il se livre notamment sans langue de bois sur les “suspicions” de dopage qui peuvent entourer les “performances impressionnantes” de certains, y compris lui.
À 32 ans, le leader de l’équipe Groupama-FDJ estime, dans cet entretien à l’AFP publié ce mercredi 17 décembre, que “les performances impressionnantes” des coureurs peuvent nourrir la “suspicion”, mais qu’il y a aussi “plein d’éléments de professionnalisation du sport qui peuvent les expliquer”.
À lire aussi :
Cyclisme-Dopage : “Ils n’ont rien remarqué…” Un ancien coéquipier réagit à la suspension d’Oier Lazkano
“Le changement est impressionnant. Il y a énormément de tests en tous genres sur le matériel et le corps qui font que la performance est de plus en plus encadrée par la science et qu’on se trompe de moins en moins. La conséquence est que chaque coureur réussit à tirer le plein potentiel de sa physiologie. Et donc le niveau global du peloton est beaucoup plus élevé”, explique-t-il à propos de l’évolution de son sport.
À lire aussi :
Cyclisme : “Ils ont tous grillé un feu rouge !” Plusieurs coureurs d’une équipe française verbalisés lors d’un entraînement en Espagne
Le coureur de la Groupama-FDJ note également une arrivée toujours plus précoce des espoirs dans le peloton ce qui, selon lui “ne va pas sans poser certains problèmes”. Il estime entre autres que cela accroît la pression sur leurs épaules et déplore encore l’arrêt prématuré des études que cela implique. Il considère aussi que son sport est devenu “plus dangereux dans la mesure où ça va objectivement plus vite”.
“Maîtriser tous les aspects de la performance”
Selon le Français, cela s’explique également par la modification des programmes des coureurs cyclistes, ce qui amène “plus d’enjeux sur chaque course, plus de pression et une lutte plus acharnée pour la position dans le peloton”. Une nouvelle réalité qui appelle d’après Guillaume Martin-Guyonnet à une “grande évolution sur la sécurité”, qui évoque notamment les “airbags”.
À lire aussi :
Cyclisme : après le vol de la montre du champion Mark Cavendish, trois hommes sont condamnés à de lourdes peines de prison
Interrogé sur le dopage qu’il trouve moins questionné que par le passé, faute “d’éléments pour alimenter”. Le seul élément qui interroge, y compris lui : “les performances qui, effectivement, sont impressionnantes”.
“Moi-même, je vois certains temps de montée où je vais aussi vite qu’Amstrong. C’est bien la preuve que, par le fait d’être plus professionnel et de maîtriser tous les aspects de la performance, on peut quand même atteindre un haut niveau. Après, il y a un monde entre moi et ceux qui dominent le Tour. Mais je ne peux pas me permettre de juger ou d’accuser. Je n’ai pas non plus envie de paraître pour un aigri”, détaille-t-il, concluant que “peut-être que les coureurs devant sont naturellement plus forts”.

