Ce lundi 15 décembre, dans l’après-midi, les syndicats agricoles du département ont été invités par la préfète, Claire Raulin, pour parler du protocole mis en place par le gouvernement face à la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC). À leur sortie, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont choisi de “rallumer le feu de la colère”.
Sur la façade de la préfecture, une banderole avec écrit, en lettres capitales, “Stop au massacre, honte à l’État” a été accrochée par les agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) du Lot. Ce qu’ils entendent par massacre ? Un État qui, selon eux, ne prend pas les mesures adéquates face à la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC).
Ce lundi 15 décembre, à 15 heures, les différents syndicats agricoles ont été reçus par la préfète du Lot, Claire Raulin, pour échanger, en présence du Groupement technique vétérinaire (GVT), autour de cette maladie et du protocole mis en place par l’État face à cette dernière. Entre autres, la FDSEA et les JA du Lot ont demandé que “tous les moyens soient mis en œuvre pour le contrôle et la surveillance des transports d’animaux”, détaille le coprésident de la FDSEA, Frédéric Deilhes. “On a aussi parlé de la vaccination mais tant que la ministre de l’Agriculture n’a pas parlé, on n’a pas pu en savoir plus”, ajoute l’agriculteur.
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Un point sur lequel la préfète a tenu à rassurer : “On a des contrôles dans tout le département. On a, par exemple, interdit tous les rassemblements festifs de bovins. Mais, il y a une concentration des contrôles au sud, effectué par la Gendarmerie nationale, en lien avec les autres départements, pour empêcher des mouvements illicites d’animaux qui peuvent favoriser la propagation de la maladie.” Pourtant, à leur sortie, les deux syndicats ne se sont pas montrés pleinement convaincus.
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“Il y a tout pour allumer la mèche”
“L’État fait une croix sur l’agriculture française. La DNC c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, lance Frédéric Deilhes. Parce qu’en toile de fond, le syndicat souhaite alerter “sur le mal-être de la profession”. Son homologue, du côté des Jeunes Agriculteurs, Clément Rouquié abonde : “On est seuls face à la maladie. Au début, quand les Pyrénées-Orientales ont demandé un élargissement de la zone vaccinale, on ne nous a pas écoutés. Donc on va rallumer le feu de la colère face aux manquements de l’État.”
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Ce lundi 15 décembre au soir, les deux syndicats ont donc décidé de bloquer le rond-point Cahors-Sud. Et il se pourrait que la mobilisation continue dans les jours à venir. “Ce qui nous fait peur, c’est qu’on arrive en hiver. Avant, quand c’était en été, les bovins étaient regroupés en petit lot. Maintenant qu’ils ont tous été rentrés, le lot devient un troupeau entier. Et en même temps, il y a les accords du Mercosur qui sont en train d’être signés. Il y a tout pour allumer la mèche”, conclut Clément Rouquié. Les braises sont allumées et difficile de savoir quand elles vont s’éteindre.

